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Le mouvement des indignés


    Xavier Mathieu de CONTINENTAL face à Alain Madelin

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    Messages : 488
    Date d'inscription : 13/06/2011

    Xavier Mathieu de CONTINENTAL face à Alain Madelin Empty Xavier Mathieu de CONTINENTAL face à Alain Madelin

    Message  CommeUneOmbre Ven 25 Nov - 19:15

    Alain Madelin : KO debout, sur France 2 mardi soir
    par bernard leon



    Beau parleur de préaux, Madelin s’est trouvé, mardi 11 janvier 2011, suite à l’excellent film sur 50 ans de dérives libérales (et la crise qui s’en est suivie en 2008), projeté sur France 2 dans le débat qui a suivi, dans le rôle, qu’il affectionne, d’avocat du capitalisme.

    Face à lui, les trois vedettes du film, l’acteur Pierre Arditi, l’économiste Daniel Cohen, l’écrivain Éric Orsenna, plus un homme en colère, Xavier Mathieu, le responsable CGT des « Contis de Clairoix » en 2009.

    Si on avait compté les points, il ne fait nul doute qu’Alain Madelin aurait été donné perdant, par KO debout face au syndicaliste, le seul a lui avoir volé vraiment dans les plumes.

    Ce qui ne veut pas dire que les autres se sont couchés devant Madelin. Mais voilà, comme tout un chacun, ils sont trop polis. Et dans le dialogue avec un Madelin, au bagout policé et bien rodé, ils auraient du être plus incisifs faces à une théorie capitaliste qui ne dépassait pas un cours de première année de Science Po du temps de Milton Friedman !

    Laisser passer sans réagir ce qu’a dit Madelin du film en entrée de jeu : « Ce procès du système est assez désespérant… Thatcher, Reagan, des méchants ! Comme ce serait simple s’il y avait des méchants ! » m’a désespéré.

    Puis ce genre d’affirmations : « L’économie a besoin de souplesse. » « La civilisation de l’usine est derrière nous ». Ah bon ? Et en Chine, on ne trouve pas d’usines ? Et ceux qui délocalisent. Ils délocalisent quoi ? Des usines ou du virtuel ?

    Heureusement, Arditti intervient : « Je ne peux pas écouter ça après ce qu’a dit Xavier Mathieu ».

    Mathieu s’était exprimé sur ce qu’il a vécu, sur les luttes que ses camarades d’usine ont vécu, sur les licenciements à Continentale Clairoix. « On parle des gens, on parle d’une dette de morts, de morts socialement, de morts professionnellement » précise Arditti.

    Et Madelin de rétorquer : « c’est plus compliqué que ça ! ». Et Arditti : « On parle de gens qu’on écrase d’un coup de talon ». Alors, finaud, croyant déstabiliser ces contradicteurs « De gauche, forcément de gauche » aurait dit Duras, Madelin de jeter : « Mais des plans de licenciements, même Mitterrand en a fait ».

    Et alors là, cri du cœur de Xavier Mathieu : « Mitterrand, c’est l’homme de gauche que les ouvriers attendaient depuis 25 ans. C’est le dernier homme de gauche à avoir vendu les ouvriers, trahi les ouvriers ».

    Le débat se poursuivant sur le capitalisme et les entreprises voyou, Madelin tacle Mathieu : « Vous avez eu une indemnité, a Continentale beaucoup plus forte que n’importe quel autre licencié… Parce que Continentale est une entreprise riche ».

    Mathieu explose. « Quoi ? Ça ne vous dérange pas de dire qu’une entreprise qui est riche puisse fermer une usine ? »

    Madelin se lancer alors dans mille excuses aux délocalisations. « Si les entreprises délocalisent, c’est pour sauver de l’emploi ». « Elles délocalisent les productions à moindre valeur ajoutée pour sauvegarder l’emploi sur d’autres activités ». « Si le monde entier se convertit au capitalisme, c’est parce que tout le monde y gagne ».

    Pas un instant il n’envisage qu’une entreprise puisse être au service de l’homme. Non, pour lui c’est clair, une entreprise ne se soucie que de fric. Et pour ce faire, elle doit s’adapter. Donc licencier, délocaliser sans état d’âme.

    Mathieu avait témoigné auparavant que produire un pneu, vendu 75 €, coutait 10 € à Continentale en France, et que l’entreprise avait délocalisé les machines et les emplois pour un prix de revient de 5 $ en Roumanie.

    Madelin n’en a cure. Et de revenir plus loin, sur les poncifs de sa théorie. S’il y a crise, « ce n’est pas une crise financière, c’est une crise due à la surproduction », « Il faut liquider les mauvais investissements »

    Et de reprocher aux auteurs du film d’avoir pris de mauvais exemples « Tapie, Messier ».

    Et de rajouter : « Vous auriez pu faire un film avec mes exemples à moi, Bill Gates, Steeve Jobs ». Personne n’a répondu : « Mais votre Steeve Jobs ne crée plus d’emplois aux USA depuis longtemps. Ses ordinateurs sont fabriqués en Chine par 200 000 ouvriers. Et vendus toujours aussi chers ».

    À un autre moment, Madelin se lance dans une belle défense de la finance et des banques, qui sont, ose-t-il affirmer : « dans un système plus régulé que le nucléaire ». Et de renforcer son argumentaire : « Il y a 9 gendarmes aux États-Unis ! ».

    Alors, Xavier Mathieu, lui, n’a pas peur. Il lance son direct du gauche :« Il ne croit même pas à ce qu’il dit ! C’est rien que du blabla ». « Ca fait trente ans que vous nous expliquez que votre capitalisme est le meilleur du monde, Monsieur Madelin ! », « Vous êtes un profiteur du système, je n’aime pas les profiteurs comme vous, qui cherchent à nous faire croire que votre méthode est la bonne. ».

    La messe était dite. Il n’y avait pas photo. Madelin, KO debout.



    Source:
    http://www.lemonde.fr/idees/chronique/2011/01/14/alain-madelin-ko-debout-sur-france-2-mardi-soir_1464882_3232.html
    https://www.youtube.com/watch?v=b6kvnQpMeV4&feature=youtu.be

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