Discours d’un Islandais sur la Place Catalunya
Publié le 13 juin
Maintenant que l’ultime objectif des principaux campements espagnols est atteint -soit la coordinations des assemblées populaires de quartiers-, le mouvement du 15-Mai change de stratégie. Les campements se démontent tout en continuant des activités, ateliers et débats la journée et une communication cybernétique active.
Nous avons eu la visite d’un membre de l’« association des Débiteurs » islandais -association qui a permis de mener les banquiers en justice- sur la place Catalunya.
A l’heure où notre lutte change de forme, nous écoutons l’expérience de Gandri Skulason.
Plaza Catalunya,
11 juin 2011
« Salut Barcelone. Salut Catalogne. Salut Espagne. »
« Je m’appelle Gandri Skulason et je suppose que je suis là parce
que j’ai géré beaucoup de plaintes contre les banques d’Islande à
travers mon organisation, l’Association des Débiteurs.
Nous livrons une bataille difficile, pourtant nous avons gagné
toutes les affaires que nous avons mené devant la justice. Ces
affaires ont coûté des milliers de millions d’euros au système
bancaire islandais.
Je veux vous remercier pour cette opportunité, et aussi vous
remercier pour tout ce que vous avez fait pour les gens du monde
entier.
Nous partageons tous le même objectif, et je crois que c’est pour ça que nous nous dirigeons à vous en ce moment.
Nous partageons tous le désir de changement.
Mais aussi nous sommes divisés.
Parce que ce qui nous sépare c’est précisément la diversité de ce que nous voulons changer.
Ainsi, nous devons tous répondre à la même question avec le plus de
sincérité possible : « Allons nous permettre que ces détails nous
divise et nous empêchent de mettre en oeuvre les réformes
structurales nécessaire pour changer le monde ? »
Ce que vous avez fait ici ainsi que ce qu’ont fait des personnes
comme vous dans les villes de toute l’Espagne, de toute l’Europe est
simplement et pleinement spectaculaire.
Vous avez semé l’espérance dans le coeur du peuple européen ; vous
avez attiré l’attention des médias du monde entier.
Nous avons vu des images de vos manifestations, pacifiques et
généralement accueillante sur des places comme celle ci,
retransmises par la CNN, Sky News et jusqu’à la télévision publique
islandaise.
Ces photos et vidéos se sont diffusées aussi via Youtube et Facebook. Et nous ont donné de l’espoir.
Désormais, cette espérance parcourt le monde.
Nous avons pressenti l’évolution des mouvements en Égypte, en
Syrie, au Liban, au Yémen et dans beaucoup d’autres pays.
Et dans certains de ces pays, NOUS, les personnes normales, nous
avons réussi à changer les choses, et en quelque occasion, nous avons
réussi à faire tomber nos gouvernements.
Donc nous avons DÉJA démontrer que nous sommes capables. Nous
avons même démontré que nous pouvions réussir sans verser le sang ni
utiliser la violence physique.
MAIS...
Nous avons également commis des erreurs. Des erreurs qu’il est
possible d’éviter. Et nous devons apprendre de ces erreurs. Nous
devons accepter que nous ne sommes pas parfaits, et nous devons
accepter que la personne que nous avons à nos côtés sache plus de
choses, et que si nous coopérons dans la recherche d’une solution,
le résultat sera meilleur.
MAIS...
Nous savons que nous ne pouvons pas mettre en pratique toutes les
solutions, ni appuyer toutes et chacune des versions de tous et
chacun des problèmes. POURTANT...
Comment savons nous quelle est la solution adéquate ? Et comment savons nous quel est le problème le plus urgent ?
Pour changer le monde, il faut changer le système qui le dirige ;
et pour changer ce système, il est nécessaire de changer les règles
qui le structurent.
Ces règles ont été conçues par les banquiers et les politiciens
les ont appliquées ; et elles ont été la principale cause de
l’effondrement de l’économie mondiale.
Maintenant, ces mêmes politiciens et banquiers nous obligent, les citoyens, de payer leurs stupides erreurs.
Ils vont réduire les prestations sociales, réduire les salaires et augmenter les impôts...
... Juste pour réintégrer aux banquiers l’argent qu’ils ont perdu à leurs propres risques et périls.
Le sauvetage financier de 750.000 millions d’euros a été telle
une goutte d’eau dans l’océan ; aux États Unis, un paquet de 700
millions de dollars s’est avéré être également insignifiant...
MAIS...
Maintenant vient le plus important : ces milliers de millions d’euros étaient à NOUS.
C’était nos économies et nos impôts. Impôts que nous supposions destinés aux services et prestations sociales.
Nous devons mettre fin à tout cela. C’est plus qu’une nécessité, c’est vital.
Tout comme nous devons couper le lien entre capital et politique, sans pour autant oublier la démocratie en chemin...
La difficulté est de trouver la forme qui nous permettra d’y arriver. Mais ça n’est pas impossible.
En conjuguant nos forces et en accordant une série de points communs minimums, nous pouvons changer ce qu’il faut.
Pour combattre le système, il faut exécuter un plan organisé.
Vu que le système est composé d’infinies institutions et qu’il est
extraordinairement bien organisé, nous devons aussi l’être.
Donc...
Organisez vous de façon à pouvoir prendre des décisions, parce
que si vous ne prenez pas de décisions vous n’arriverez nulle part.
Une décision peut être correcte ou erronée. Pourtant, il est important de la prendre.
Marquez vous des objectifs concrets et organisez la forme qui vous permettra de les atteindre.
Maintenez toujours un message simple et essayer de le rendre accessible a TOUT le monde.
95% des gens à qui vous vous adressez regarde la télé en ce moment, accros au foot ou à leur feuilleton ...
Ils entendent, mais ils oublient d’écouter. Parlez leur langage et signalez leurs problèmes.
Et je crois que ce qui vous surprendra c’est de voir comme c’est
facile d’aborder des problèmes marginaux une fois le problème
principal identifié.
Et cela ne se réfère pas au poids individuel de chaque problème,
sinon à la forme que nous considérons optimale pour mettre en
pratique les solutions.
Si nous n’avons pas d’électricité, pourquoi allons nous allumer notre télé ?
Distribuez l’information et donner à connaître les faits, en informant et en diffusant la vérité.
Faîtes ce que vous avez fait jusqu’à maintenant.
Mais... Faîtes le un peu plus...
Merci... »
sources : http://acampadabcninternacional.wordpress.com/2011/06/12/gandri-skulason-asociacion-de-deudores-en-plaza-catalunya/
sources fr - http://rebellyon.info/Discours-d-un-Islandais-sur-la.html?utm_medium=twitter&utm_source=twitterfeed
Publié le 13 juin
Maintenant que l’ultime objectif des principaux campements espagnols est atteint -soit la coordinations des assemblées populaires de quartiers-, le mouvement du 15-Mai change de stratégie. Les campements se démontent tout en continuant des activités, ateliers et débats la journée et une communication cybernétique active.
Nous avons eu la visite d’un membre de l’« association des Débiteurs » islandais -association qui a permis de mener les banquiers en justice- sur la place Catalunya.
A l’heure où notre lutte change de forme, nous écoutons l’expérience de Gandri Skulason.
Plaza Catalunya,
11 juin 2011
« Salut Barcelone. Salut Catalogne. Salut Espagne. »
« Je m’appelle Gandri Skulason et je suppose que je suis là parce
que j’ai géré beaucoup de plaintes contre les banques d’Islande à
travers mon organisation, l’Association des Débiteurs.
Nous livrons une bataille difficile, pourtant nous avons gagné
toutes les affaires que nous avons mené devant la justice. Ces
affaires ont coûté des milliers de millions d’euros au système
bancaire islandais.
Je veux vous remercier pour cette opportunité, et aussi vous
remercier pour tout ce que vous avez fait pour les gens du monde
entier.
Nous partageons tous le même objectif, et je crois que c’est pour ça que nous nous dirigeons à vous en ce moment.
Nous partageons tous le désir de changement.
Mais aussi nous sommes divisés.
Parce que ce qui nous sépare c’est précisément la diversité de ce que nous voulons changer.
Ainsi, nous devons tous répondre à la même question avec le plus de
sincérité possible : « Allons nous permettre que ces détails nous
divise et nous empêchent de mettre en oeuvre les réformes
structurales nécessaire pour changer le monde ? »
Ce que vous avez fait ici ainsi que ce qu’ont fait des personnes
comme vous dans les villes de toute l’Espagne, de toute l’Europe est
simplement et pleinement spectaculaire.
Vous avez semé l’espérance dans le coeur du peuple européen ; vous
avez attiré l’attention des médias du monde entier.
Nous avons vu des images de vos manifestations, pacifiques et
généralement accueillante sur des places comme celle ci,
retransmises par la CNN, Sky News et jusqu’à la télévision publique
islandaise.
Ces photos et vidéos se sont diffusées aussi via Youtube et Facebook. Et nous ont donné de l’espoir.
Désormais, cette espérance parcourt le monde.
Nous avons pressenti l’évolution des mouvements en Égypte, en
Syrie, au Liban, au Yémen et dans beaucoup d’autres pays.
Et dans certains de ces pays, NOUS, les personnes normales, nous
avons réussi à changer les choses, et en quelque occasion, nous avons
réussi à faire tomber nos gouvernements.
Donc nous avons DÉJA démontrer que nous sommes capables. Nous
avons même démontré que nous pouvions réussir sans verser le sang ni
utiliser la violence physique.
MAIS...
Nous avons également commis des erreurs. Des erreurs qu’il est
possible d’éviter. Et nous devons apprendre de ces erreurs. Nous
devons accepter que nous ne sommes pas parfaits, et nous devons
accepter que la personne que nous avons à nos côtés sache plus de
choses, et que si nous coopérons dans la recherche d’une solution,
le résultat sera meilleur.
MAIS...
Nous savons que nous ne pouvons pas mettre en pratique toutes les
solutions, ni appuyer toutes et chacune des versions de tous et
chacun des problèmes. POURTANT...
Comment savons nous quelle est la solution adéquate ? Et comment savons nous quel est le problème le plus urgent ?
Pour changer le monde, il faut changer le système qui le dirige ;
et pour changer ce système, il est nécessaire de changer les règles
qui le structurent.
Ces règles ont été conçues par les banquiers et les politiciens
les ont appliquées ; et elles ont été la principale cause de
l’effondrement de l’économie mondiale.
Maintenant, ces mêmes politiciens et banquiers nous obligent, les citoyens, de payer leurs stupides erreurs.
Ils vont réduire les prestations sociales, réduire les salaires et augmenter les impôts...
... Juste pour réintégrer aux banquiers l’argent qu’ils ont perdu à leurs propres risques et périls.
Le sauvetage financier de 750.000 millions d’euros a été telle
une goutte d’eau dans l’océan ; aux États Unis, un paquet de 700
millions de dollars s’est avéré être également insignifiant...
MAIS...
Maintenant vient le plus important : ces milliers de millions d’euros étaient à NOUS.
C’était nos économies et nos impôts. Impôts que nous supposions destinés aux services et prestations sociales.
Nous devons mettre fin à tout cela. C’est plus qu’une nécessité, c’est vital.
Tout comme nous devons couper le lien entre capital et politique, sans pour autant oublier la démocratie en chemin...
La difficulté est de trouver la forme qui nous permettra d’y arriver. Mais ça n’est pas impossible.
En conjuguant nos forces et en accordant une série de points communs minimums, nous pouvons changer ce qu’il faut.
Pour combattre le système, il faut exécuter un plan organisé.
Vu que le système est composé d’infinies institutions et qu’il est
extraordinairement bien organisé, nous devons aussi l’être.
Donc...
Organisez vous de façon à pouvoir prendre des décisions, parce
que si vous ne prenez pas de décisions vous n’arriverez nulle part.
Une décision peut être correcte ou erronée. Pourtant, il est important de la prendre.
Marquez vous des objectifs concrets et organisez la forme qui vous permettra de les atteindre.
Maintenez toujours un message simple et essayer de le rendre accessible a TOUT le monde.
95% des gens à qui vous vous adressez regarde la télé en ce moment, accros au foot ou à leur feuilleton ...
Ils entendent, mais ils oublient d’écouter. Parlez leur langage et signalez leurs problèmes.
Et je crois que ce qui vous surprendra c’est de voir comme c’est
facile d’aborder des problèmes marginaux une fois le problème
principal identifié.
Et cela ne se réfère pas au poids individuel de chaque problème,
sinon à la forme que nous considérons optimale pour mettre en
pratique les solutions.
Si nous n’avons pas d’électricité, pourquoi allons nous allumer notre télé ?
Distribuez l’information et donner à connaître les faits, en informant et en diffusant la vérité.
Faîtes ce que vous avez fait jusqu’à maintenant.
Mais... Faîtes le un peu plus...
Merci... »
sources : http://acampadabcninternacional.wordpress.com/2011/06/12/gandri-skulason-asociacion-de-deudores-en-plaza-catalunya/
sources fr - http://rebellyon.info/Discours-d-un-Islandais-sur-la.html?utm_medium=twitter&utm_source=twitterfeed