Provence democratie

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Le mouvement des indignés

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    #FrenchRevolution Repolitiser la démocratie

    Provencracie
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    Dev
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    Messages : 1068
    Date d'inscription : 12/06/2011

    #FrenchRevolution Repolitiser la démocratie Empty #FrenchRevolution Repolitiser la démocratie

    Message  Provencracie Mer 20 Juil - 23:26

    #FrenchRevolution Repolitiser la démocratie


    Posté par SoldatduWeb juillet - 20 - 2011

    Selon l’historien Pierre Rosanvallon, nous sommes entrés dans « un nouvel âge des démocraties » (1).
    Un constat qui peut sembler banal puisqu’il est du propre de la
    démocratie de changer d’âge, de se renouveler à la vitesse de la société
    et d’apparaître comme une idée perpétuellement « neuve » (2).
    #FrenchRevolution Repolitiser la démocratie 304213950-300x224
    #frenchrevolution Paris Bastille 22 mai 2011

    Depuis vingt ans, un profond changement est pourtant intervenu. La
    défiance de la société vis-à-vis du pouvoir politique a pris une
    intensité telle que Rosanvallon évoque une « contre-démocratie ». Pas
    une anti-démocratie, même si le populisme peut y conduire, mais une
    forme presque explosive de démocratie généralisée, niant le politique.
    Comme si la société prenait le pouvoir en prétendant faire l’économie du
    moment politique qui passe nécessairement par la représentation et
    l’élection. D’où la traînée de poudre des « indignés » et leur slogan : «
    Vous ne nous représentez pas ! »
    Il y a bien des causes à ce divorce : le sentiment d’impuissance du
    politique face au chaos économique ; la conscience d’une injustice
    croissante ; le sacre de l’individu absolu ; l’élévation du niveau moyen
    d’instruction… Mais la vraie nouveauté est ailleurs.
    D’abord, dans le formidable essor des techniques de communication qui
    ont facilité l’accès à l’information, devenue, par sa qualité et sa
    quantité, une arme de la surveillance des pouvoirs. Internet incarne
    aujourd’hui un pouvoir de vigilance, de notation, de dénonciation et,
    comme on l’a vu au cours du Printemps arabe, un formidable instrument de
    mobilisation.
    Dans le même temps, il s’est révélé comme l’instrument d’un mode de
    relations fondé sur le choix. Chacun choisit son réseau qui rend la
    citoyenneté à la fois très courte (quartier, bande, association) et très
    longue (planète…), au risque d’oublier que la vraie dimension de la
    citoyenneté se situe entre les deux (nation, Europe…) dans un espace de
    solidarité, de partage avec les citoyens.
    La nouveauté est aussi dans le conflit ouvert entre le temps de la
    société et le temps politique. La première est plus que jamais en «
    temps réel » : le désir et sa satisfaction doivent coïncider au mieux. «
    Je veux, donc je peux. » Internet et le portable entretiennent une
    illusion d’immédiateté qui crée une forme croissante d’impatience. «
    Attendre », qui se dit joliment en espagnol et portugais esperar, est devenu un mot archaïque.

    Même l’entrée dans l’ivresse s’accélère.
    Le binge drinking ou orgie d’alcool qui produit ses effets en une ou deux heures
    vient d’être détrôné par l’extrem drinking d’effet immédiat.
    Quel symbole d’une frénésie de l’urgence !
    Comment, dès lors, s’étonner de lire, dans la presse, des titres tels
    que : « Six mois après le début de la révolution de jasmin, les
    réformes espérées tardent à venir. » Comme si les grandes révolutions
    pouvaient changer la société en quelques mois ! Celle de 1789 a mis plus
    d’un siècle.
    Quoi qu’on fasse, et quelle que soit la tentation des acteurs
    politiques eux-mêmes de céder au court terme du temps médiatique et des
    échéances électorales, les politiques publiques ne se déploient vraiment
    que dans la longue durée : cinq, dix années et plus, dans le cas de
    l’environnement. Cela suffit à fonder la nécessité de repolitiser la
    démocratie.

    (*) Professeur de droit public à Brest.
    (1) La contre-démocratie, Gallimard, 2006.
    (2) La démocratie, une idée neuve, thème des Semaines sociales 2011.Jacques Le Goff

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