La démocratie, combien de divisions?
Les nations sont aujourd'hui à la merci des marchés. Si on ne fait rien, la démocratie n’aura été qu’une façon d’organiser la transition entre deux formes de dictature: de celle des princes à celle des marchés.
ÉTRANGE IRONIE: 2012 sera, dans de très nombreuses démocraties, à commencer par la nôtre, une année électorale très importante. Et dans tous les autres pays encore soumis à des dictatures, les peuples aspirent à des élections libres. L’humanité toute entière semble donc prendre en main son destin.
En réalité, il n’en est rien: les marchés sont partout, au contraire, en train d’imposer leurs lois; et les peuples ne vivent de la démocratie que l’illusion et les apparences.
Dans les pays émergents, quels qu’en soit les régimes, les gouvernements et les citoyens sont de plus en plus à la merci des fluctuations des prix des matières premières, des produits agricoles et des cours des grandes monnaies, sur lesquels ils n’ont aucune prise: à quoi servent des élections quand le destin du pays peut être remis en cause à chaque instant par des décisions prises à des milliers de kilomètres?
Des élections sans influence
De même, les pays développés, plus endettés que jamais, sont de plus en plus à la merci de leurs prêteurs, qui peuvent décider de continuer ou non de leur permettre de vivre au dessus de leurs moyens. Et ces prêteurs se font chaque jour plus pressants.
Les démocraties n’ont donc presque plus de moyens d’influer sur leur sort; elles ne savent ni maîtriser leurs dépenses, ni augmenter leurs recettes; de plus, elles ont transmis leurs principales responsabilités à des autorités indépendantes; enfin, elles n’ont pas su mettre en place les moyens de contrebalancer les forces des marchés, dont les acteurs se meuvent de plus en plus librement à l’échelle du monde.
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extrait et sources : http://www.slate.fr/story/41207/attali-democratie-finance
auteur : Jacques ATTALI
Les nations sont aujourd'hui à la merci des marchés. Si on ne fait rien, la démocratie n’aura été qu’une façon d’organiser la transition entre deux formes de dictature: de celle des princes à celle des marchés.
ÉTRANGE IRONIE: 2012 sera, dans de très nombreuses démocraties, à commencer par la nôtre, une année électorale très importante. Et dans tous les autres pays encore soumis à des dictatures, les peuples aspirent à des élections libres. L’humanité toute entière semble donc prendre en main son destin.
En réalité, il n’en est rien: les marchés sont partout, au contraire, en train d’imposer leurs lois; et les peuples ne vivent de la démocratie que l’illusion et les apparences.
Dans les pays émergents, quels qu’en soit les régimes, les gouvernements et les citoyens sont de plus en plus à la merci des fluctuations des prix des matières premières, des produits agricoles et des cours des grandes monnaies, sur lesquels ils n’ont aucune prise: à quoi servent des élections quand le destin du pays peut être remis en cause à chaque instant par des décisions prises à des milliers de kilomètres?
Des élections sans influence
De même, les pays développés, plus endettés que jamais, sont de plus en plus à la merci de leurs prêteurs, qui peuvent décider de continuer ou non de leur permettre de vivre au dessus de leurs moyens. Et ces prêteurs se font chaque jour plus pressants.
Les démocraties n’ont donc presque plus de moyens d’influer sur leur sort; elles ne savent ni maîtriser leurs dépenses, ni augmenter leurs recettes; de plus, elles ont transmis leurs principales responsabilités à des autorités indépendantes; enfin, elles n’ont pas su mettre en place les moyens de contrebalancer les forces des marchés, dont les acteurs se meuvent de plus en plus librement à l’échelle du monde.
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extrait et sources : http://www.slate.fr/story/41207/attali-democratie-finance
auteur : Jacques ATTALI