Les francs-maçons en campagne
Récit par CHARLOTTE ROTMAN
Le Grand Orient de France a invité les candidats à la présidentielle à des «Grands échanges», qui paraissent aujourd'hui.
Les cordons de maîtres avec les symboles, l'équerre et le compas, à Lyon en septembre 2009. (Photo Philippe Merle. AFP)
Ils sont arrivés ici «dans leurs petits souliers». Ce n'est pas comme un meeting avec musique tonitruante et salle surchauffée. Pas d'accolades, pas d'interpellations. Un silence. Et «une écoute».
Le Grand Orient de France a fait venir les candidats à l'élection présidentielle en son sein, jusque dans son temple, rue Cadet à Paris (IXe arrondissement). Le grand maître Guy Arcizet a rendu compte de cette initative ce mercredi, à l'occasion de la parution d'un livre de 360 pages retraçant l'intégralité des débats. «On nous dit souvent que nous sommes des rêveurs, des utopistes, mais nous pensons que le politique a son mot à dire», a plaidé Guy Arcizet.
François Bayrou, Nicolas Dupont-Aignan, François Hollande, Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon, Hervé Morin et Dominique de Villepin sont venus à ces «Grands Echanges», empreints de solennité. Marine Le Pen n'a pas été invitée. Nicolas Sarkozy ne s'est pas présenté devant ce corps intermédaire, puisqu'il n'était pas encore candidat.
Parmi ces présidentiables, seul Jean-Luc Mélenchon est officiellement franc-maçon, comme il l'a confirmé dans une biographie récente (1). François Bayrou a revendiqué un compagnonage «sans être initié». «Les autres, on ne sait pas, on va leur demander d'adhérer», plaisante le grand maître du GOF.
«Message derrière l'image»
«Nous ne sommes pas une agence de notation, de statistiques. On ne fait pas une œuvre politicienne, avec un classement. On n'évalue pas les potentialités électorales de chacun. On privilégie les éclairages», poursuit-il.
«C'est bien de parler de l'âge de la retraite, du nombre d'heures travaillées... Mais quelles sont les intentions ? Là, on peut voir le message derrière l'image.»
Les candidats ont été intérrogés sur la démocratie, la laïcité, la solidarité sociale, la citoyenneté, l'environnement, la dignité humaine et les droits de l'homme. Ils ont abordé librement le nucléaire, la loi de 1905, les cellules souches, le cumul des mandats, l'euthanasie... Les videos sont en ligne sur le site du Grand Orient.
Les francs-maçons sont décidés à peser dans la campagne. Comment ? «On a un réseau, on va s'en servir», sourit Guy Arcizet. «Y compris en allant voir ceux qui nous représentent, en les empêchant de dormir, même à 2 heures du matin...»
(1) Stéphane Alliès, Lilian Allemagna: Mélenchon, le Plébéien, Robert Laffont.
Source: http://www.liberation.fr/politiques/01012392970-les-francs-macons-en-campagne
Récit par CHARLOTTE ROTMAN
Le Grand Orient de France a invité les candidats à la présidentielle à des «Grands échanges», qui paraissent aujourd'hui.
Les cordons de maîtres avec les symboles, l'équerre et le compas, à Lyon en septembre 2009. (Photo Philippe Merle. AFP)
Ils sont arrivés ici «dans leurs petits souliers». Ce n'est pas comme un meeting avec musique tonitruante et salle surchauffée. Pas d'accolades, pas d'interpellations. Un silence. Et «une écoute».
Le Grand Orient de France a fait venir les candidats à l'élection présidentielle en son sein, jusque dans son temple, rue Cadet à Paris (IXe arrondissement). Le grand maître Guy Arcizet a rendu compte de cette initative ce mercredi, à l'occasion de la parution d'un livre de 360 pages retraçant l'intégralité des débats. «On nous dit souvent que nous sommes des rêveurs, des utopistes, mais nous pensons que le politique a son mot à dire», a plaidé Guy Arcizet.
François Bayrou, Nicolas Dupont-Aignan, François Hollande, Eva Joly, Jean-Luc Mélenchon, Hervé Morin et Dominique de Villepin sont venus à ces «Grands Echanges», empreints de solennité. Marine Le Pen n'a pas été invitée. Nicolas Sarkozy ne s'est pas présenté devant ce corps intermédaire, puisqu'il n'était pas encore candidat.
Parmi ces présidentiables, seul Jean-Luc Mélenchon est officiellement franc-maçon, comme il l'a confirmé dans une biographie récente (1). François Bayrou a revendiqué un compagnonage «sans être initié». «Les autres, on ne sait pas, on va leur demander d'adhérer», plaisante le grand maître du GOF.
«Message derrière l'image»
«Nous ne sommes pas une agence de notation, de statistiques. On ne fait pas une œuvre politicienne, avec un classement. On n'évalue pas les potentialités électorales de chacun. On privilégie les éclairages», poursuit-il.
«C'est bien de parler de l'âge de la retraite, du nombre d'heures travaillées... Mais quelles sont les intentions ? Là, on peut voir le message derrière l'image.»
Les candidats ont été intérrogés sur la démocratie, la laïcité, la solidarité sociale, la citoyenneté, l'environnement, la dignité humaine et les droits de l'homme. Ils ont abordé librement le nucléaire, la loi de 1905, les cellules souches, le cumul des mandats, l'euthanasie... Les videos sont en ligne sur le site du Grand Orient.
Les francs-maçons sont décidés à peser dans la campagne. Comment ? «On a un réseau, on va s'en servir», sourit Guy Arcizet. «Y compris en allant voir ceux qui nous représentent, en les empêchant de dormir, même à 2 heures du matin...»
(1) Stéphane Alliès, Lilian Allemagna: Mélenchon, le Plébéien, Robert Laffont.
Source: http://www.liberation.fr/politiques/01012392970-les-francs-macons-en-campagne