ALORS
FAISONS TOUS CECI =======>>>>> l y a 100 ans, le 11
septembre 1906, Gandhi lançait la première campagne de désobéissance
civile
La désobéissance civile : une action citoyenne radicale et constructive
La date du 11 septembre évoque bien sûr les attentats de New-York. Mais
cette année, elle est aussi l’anniversaire du centenaire de la
désobéissance civile… Dans la mémoire des luttes non-violentes, le 11
septembre 1906 évoque le lancement par Gandhi de la première campagne de
désobéissance civile contre les lois discriminatoires qui opprimaient
les Indiens en Afrique du Sud. Et depuis cette date, cette stratégie
d’action collective non-violente a été utilisée avec succès aux quatre
coins du monde dans de nombreux combats pour la dignité humaine et les
droits des peuples.
En 1906, Mohandas K. Gandhi, jeune avocat
indien formé en Angleterre, défend les droits de la minorité indienne en
Afrique du Sud. Le gouvernement vient de promulguer un projet
d’ordonnance pour lutter contre l’immigration asiatique illégale,
obligeant tous les Indiens à se faire inscrire auprès des autorités et à
laisser leurs empreintes digitales sous peine d’amende, de prison ou de
déportation. Le 11 septembre 1906, Gandhi organise un important meeting
au théâtre impérial de Johannesburg au cours duquel il fait prêter
serment aux trois mille participants de ne jamais se soumettre à cette «
loi noire », qualifiée de « loi scélérate ». C’est le « serment du jeu
de paume » de la désobéissance civile ! Cet engagement d’insoumission
marque le début d’une campagne d’action qui ira en s’intensifiant,
notamment quand la loi sera promulguée. Précisons qu’à ce moment-là,
Gandhi n’employait pas encore le terme de « désobéissance civile ».
Insatisfait par l’expression « résistance passive » d’origine anglaise
qu’il employait alors, mais qu’il jugeait confuse, il avait forgé un
nouveau mot sanskrit : satyagraha, qui signifie : Dire non à
l’injustice, avec fermeté, publiquement, sans violence et en acceptant
les conséquences judiciaires de ses actes. Le satyagraha, c’est la toute
première expression politique de la désobéissance civile dans
l’histoire des luttes pour les droits de l’homme.
Avant que
Gandhi ne s’en empare, l’expression « désobéissance civile » (civil
disobedience en anglais) apparaît pour la première fois en 1866 dans un
recueil posthume des œuvres complètes de l’écrivain américain Henry
David Thoreau. Celui-ci avait passé une nuit en prison en 1846 pour
avoir refusé de payer l’impôt afin de ne pas cautionner l’esclavage des
Noirs et la guerre contre le Mexique. Il avait expliqué son geste dans
une conférence donnée en 1848 sur Les droits et les devoirs de
l’individu face au gouvernement. C’est cette conférence, remaniée par
Thoreau, qui fut éditée sous le titre Du devoir de désobéissance civile.
Dans ce texte, Thoreau explique qu’il ne suffit pas de condamner par la
parole les injustices, de voter une fois par an même dans le sens de la
justice, de vouloir amender la loi injuste pour l’améliorer. Il affirme
qu’il ne faut pas être soi-même complice de l’injustice que l’on
condamne. En payant l’impôt qui sert à financer la politique de
l’esclavage et la guerre, le citoyen américain collabore directement à
l’injustice. Thoreau montre que la responsabilité du citoyen est engagée
dans l’injustice lorsqu’on obéit à la loi injuste. D’où sa célèbre
formule : « Si la machine gouvernementale veut faire de nous
l’instrument de l’injustice envers notre prochain, alors je vous le dis,
enfreignez la loi. Que votre vie soit un contre-frottement pour stopper
la machine. Il faut que je veille, en tout cas, à ne pas me prêter au
mal que je condamne ».
L’histoire est riche de ces insoumis,
objecteurs de conscience, dissidents qui, à titre individuel ou
collectif, ont refusé d’obéir à des ordres illégitimes, ont défié les
dictatures et les systèmes totalitaires, ont combattu sans violence les
injustices sociales, économiques et politiques. Ces femmes et ces hommes
ont toujours fait prévaloir les exigences de la conscience, de la
raison et de l’humanité pour justifier leur désobéissance aux lois
discriminatoires afin de ne pas être complices de l’injustice, de
l’oppression et de l’infamie par passivité, silence, ou collaboration
active. Dans les années soixante, Martin Luther King, disciple de
Thoreau et de Gandhi, se considérait lui-même comme l’héritier d’une «
tradition de contestation créatrice ». Tout au long de son combat
exemplaire pour les droits civiques, il n’a cessé d’organiser la
transgression des lois ségrégationnistes pour faire advenir la justice
sociale et l’égalité entre Noirs et Blancs.
En France, depuis
quelques années, la désobéissance civile pointe son nez dans certains
mouvements sociaux d’envergure. Ainsi, les militants de Droit au
Logement investissent et occupent illégalement les appartements vides
pour reloger les familles à la rue. Plus récemment, les Faucheurs
volontaires, en l’absence de débat démocratique sur les OGM, détruisent
les champs de maïs transgénique. Les Déboulonneurs dénoncent l’agression
publicitaire en barbouillant les panneaux qui envahissent les villes et
défigurent les paysages. Aujourd’hui, le Réseau Education Sans
Frontières protège les familles sans papier menacées d’expulsion. Et on
se souvient qu’en 1997, les cinéastes avaient impulsé un mouvement qui
menaçait de recourir à la désobéissance civile pour s’opposer à la loi
Debré sur l’immigration ; arme de dissuasion citoyenne, elle avait fait
reculer le gouvernement.
Utilisée massivement, la désobéissance
civile exerce une pression sur le législateur et le pouvoir politique.
Elle se déroule toujours à visage découvert et assume les risques de la
sanction. C’est bien ce qui la différencie de la désobéissance
délinquante. Mais les pouvoirs, y compris les pouvoirs démocratiques,
parfois impuissants à juguler ces mouvements qui défient l’ordre établi,
ont toujours la tentation de « criminaliser » cette désobéissance pour
mieux la discréditer et la réprimer. Comme un aveu de faiblesse... En
réalité, la désobéissance civile est une force politique qui s’oppose,
mais qui aussi propose, construit l’alternative et redonne du pouvoir
aux citoyens. « Légitime révolte », « respiration de la démocratie »,
selon les belles formules de l’avocat François Roux, elle apparaît
aujourd’hui comme une stratégie d’action citoyenne radicale, mais
constructive. L’arme ultime qui ouvre tous les possibles pour agir
efficacement sans violence et promouvoir de nouveaux droits dans une
démocratie qui, plus que jamais, a besoin de contre-pouvoirs citoyens.
CITOYENS DE FRANCE DÉSOBÉIS, NE RECONNAIT PAS DE DROIT UNE AUTORITÉ QUI
NE RESPECTE PAS TON DROIT EN TANT QU’ÊTRE HUMAIN.......
FAISONS TOUS CECI =======>>>>> l y a 100 ans, le 11
septembre 1906, Gandhi lançait la première campagne de désobéissance
civile
La désobéissance civile : une action citoyenne radicale et constructive
La date du 11 septembre évoque bien sûr les attentats de New-York. Mais
cette année, elle est aussi l’anniversaire du centenaire de la
désobéissance civile… Dans la mémoire des luttes non-violentes, le 11
septembre 1906 évoque le lancement par Gandhi de la première campagne de
désobéissance civile contre les lois discriminatoires qui opprimaient
les Indiens en Afrique du Sud. Et depuis cette date, cette stratégie
d’action collective non-violente a été utilisée avec succès aux quatre
coins du monde dans de nombreux combats pour la dignité humaine et les
droits des peuples.
En 1906, Mohandas K. Gandhi, jeune avocat
indien formé en Angleterre, défend les droits de la minorité indienne en
Afrique du Sud. Le gouvernement vient de promulguer un projet
d’ordonnance pour lutter contre l’immigration asiatique illégale,
obligeant tous les Indiens à se faire inscrire auprès des autorités et à
laisser leurs empreintes digitales sous peine d’amende, de prison ou de
déportation. Le 11 septembre 1906, Gandhi organise un important meeting
au théâtre impérial de Johannesburg au cours duquel il fait prêter
serment aux trois mille participants de ne jamais se soumettre à cette «
loi noire », qualifiée de « loi scélérate ». C’est le « serment du jeu
de paume » de la désobéissance civile ! Cet engagement d’insoumission
marque le début d’une campagne d’action qui ira en s’intensifiant,
notamment quand la loi sera promulguée. Précisons qu’à ce moment-là,
Gandhi n’employait pas encore le terme de « désobéissance civile ».
Insatisfait par l’expression « résistance passive » d’origine anglaise
qu’il employait alors, mais qu’il jugeait confuse, il avait forgé un
nouveau mot sanskrit : satyagraha, qui signifie : Dire non à
l’injustice, avec fermeté, publiquement, sans violence et en acceptant
les conséquences judiciaires de ses actes. Le satyagraha, c’est la toute
première expression politique de la désobéissance civile dans
l’histoire des luttes pour les droits de l’homme.
Avant que
Gandhi ne s’en empare, l’expression « désobéissance civile » (civil
disobedience en anglais) apparaît pour la première fois en 1866 dans un
recueil posthume des œuvres complètes de l’écrivain américain Henry
David Thoreau. Celui-ci avait passé une nuit en prison en 1846 pour
avoir refusé de payer l’impôt afin de ne pas cautionner l’esclavage des
Noirs et la guerre contre le Mexique. Il avait expliqué son geste dans
une conférence donnée en 1848 sur Les droits et les devoirs de
l’individu face au gouvernement. C’est cette conférence, remaniée par
Thoreau, qui fut éditée sous le titre Du devoir de désobéissance civile.
Dans ce texte, Thoreau explique qu’il ne suffit pas de condamner par la
parole les injustices, de voter une fois par an même dans le sens de la
justice, de vouloir amender la loi injuste pour l’améliorer. Il affirme
qu’il ne faut pas être soi-même complice de l’injustice que l’on
condamne. En payant l’impôt qui sert à financer la politique de
l’esclavage et la guerre, le citoyen américain collabore directement à
l’injustice. Thoreau montre que la responsabilité du citoyen est engagée
dans l’injustice lorsqu’on obéit à la loi injuste. D’où sa célèbre
formule : « Si la machine gouvernementale veut faire de nous
l’instrument de l’injustice envers notre prochain, alors je vous le dis,
enfreignez la loi. Que votre vie soit un contre-frottement pour stopper
la machine. Il faut que je veille, en tout cas, à ne pas me prêter au
mal que je condamne ».
L’histoire est riche de ces insoumis,
objecteurs de conscience, dissidents qui, à titre individuel ou
collectif, ont refusé d’obéir à des ordres illégitimes, ont défié les
dictatures et les systèmes totalitaires, ont combattu sans violence les
injustices sociales, économiques et politiques. Ces femmes et ces hommes
ont toujours fait prévaloir les exigences de la conscience, de la
raison et de l’humanité pour justifier leur désobéissance aux lois
discriminatoires afin de ne pas être complices de l’injustice, de
l’oppression et de l’infamie par passivité, silence, ou collaboration
active. Dans les années soixante, Martin Luther King, disciple de
Thoreau et de Gandhi, se considérait lui-même comme l’héritier d’une «
tradition de contestation créatrice ». Tout au long de son combat
exemplaire pour les droits civiques, il n’a cessé d’organiser la
transgression des lois ségrégationnistes pour faire advenir la justice
sociale et l’égalité entre Noirs et Blancs.
En France, depuis
quelques années, la désobéissance civile pointe son nez dans certains
mouvements sociaux d’envergure. Ainsi, les militants de Droit au
Logement investissent et occupent illégalement les appartements vides
pour reloger les familles à la rue. Plus récemment, les Faucheurs
volontaires, en l’absence de débat démocratique sur les OGM, détruisent
les champs de maïs transgénique. Les Déboulonneurs dénoncent l’agression
publicitaire en barbouillant les panneaux qui envahissent les villes et
défigurent les paysages. Aujourd’hui, le Réseau Education Sans
Frontières protège les familles sans papier menacées d’expulsion. Et on
se souvient qu’en 1997, les cinéastes avaient impulsé un mouvement qui
menaçait de recourir à la désobéissance civile pour s’opposer à la loi
Debré sur l’immigration ; arme de dissuasion citoyenne, elle avait fait
reculer le gouvernement.
Utilisée massivement, la désobéissance
civile exerce une pression sur le législateur et le pouvoir politique.
Elle se déroule toujours à visage découvert et assume les risques de la
sanction. C’est bien ce qui la différencie de la désobéissance
délinquante. Mais les pouvoirs, y compris les pouvoirs démocratiques,
parfois impuissants à juguler ces mouvements qui défient l’ordre établi,
ont toujours la tentation de « criminaliser » cette désobéissance pour
mieux la discréditer et la réprimer. Comme un aveu de faiblesse... En
réalité, la désobéissance civile est une force politique qui s’oppose,
mais qui aussi propose, construit l’alternative et redonne du pouvoir
aux citoyens. « Légitime révolte », « respiration de la démocratie »,
selon les belles formules de l’avocat François Roux, elle apparaît
aujourd’hui comme une stratégie d’action citoyenne radicale, mais
constructive. L’arme ultime qui ouvre tous les possibles pour agir
efficacement sans violence et promouvoir de nouveaux droits dans une
démocratie qui, plus que jamais, a besoin de contre-pouvoirs citoyens.
CITOYENS DE FRANCE DÉSOBÉIS, NE RECONNAIT PAS DE DROIT UNE AUTORITÉ QUI
NE RESPECTE PAS TON DROIT EN TANT QU’ÊTRE HUMAIN.......