http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/10/19/04016-20111019ARTFIG00622-polemique-franco-allemande-sur-une-vente-de-fregates.php
Polémique franco-allemande sur une vente de frégates
Mots clés : DCNS, Chantiers Navals, Frégates Fremm, GRÈCE, FRANCE, ALLEMAGNE, ITALIE, THYSSEN KRUPP
Par Caroline Bruneau
Publié le 19/10/2011
Un modèle de frégate Fremm déjà commandé par la France et l'Italie. Crédits photo : © Ho New / Reuters/REUTERS
Les conditions et le bien-fondé de cette vente à la Grèce surendettée cristallisent les griefs outre-Rhin. Des critiques sans fondement, rétorquent les sources proches du dossier en France.
Faux, archi-faux, c'est ainsi que des sources proches du dossier en France qualifient les déclarations de l'hebdomadaire allemand Spiegel sur la vente de navire militaires à la Grèce. Non, la France ne va pas «donner» des frégates à la Grèce, comme l'écrit l'hebdomadaire dans son édition cette semaine. Les informations données par le journal sont d'ailleurs inexactes. L'appel d'offres lancé par le gouvernement grec portait sur six frégates FREMM multimission, et non «deux à quatre» comme l'écrit le journal. Par ailleurs, si l'appel d'offres a bien été remporté par la France, le contrat n'a jamais été signé en raison de la crise financière.
L'hebdomadaire assurait que la France aurait proposé à la Grèce de garder les frégates pendant cinq ans sans les payer, puis de les payer seulement 200 millions par pièce au lieu de 300 millions. Or, le prix d'une frégate atteint en fait 500 millions d'euros. Si la Grèce ne pouvait pas s'acquitter de sa dette à ce moment, la France aurait récupéré les navires.
Une lettre de protestation de ThyssenKrupp
Lors de l'appel d'offres, ThyssenKrupp, concurrent du numéro un du marché -à savoir la Direction des chantiers navals- aurait même envoyé une lettre à la chancelière pour se plaindre des méthodes françaises. Et surtout, pour dénoncer le montage financier permettant à la Grèce d'acquérir ces bateaux de guerre: «Pendant que les arsenaux allemands ne reçoivent aucune commande, la DCNS et les arsenaux grecs sont subventionnés par de l'argent allemand et artificiellement maintenus en vie», explique ThyssenKrupp dans le courrier cité par le Spiegel. L'entreprise sidérurgique aurait même demandé à la chancelière d'aborder ce sujet avec Nicolas Sarkozy lors du sommet européen ce week-end. ThyssenKrupp a refusé de s'exprimer officiellement sur ce sujet.
Un tel arrangement entre la France et la Grèce est quasiment impossible car il serait retoqué par Bruxelles. Certains prennent prétexte de l'achat de matériel militaire par la Grèce pour défendre les intérêts des contribuables allemands. Ceux-ci renâclent de plus en plus à payer pour la Grèce. La majorité des Allemands est désormais, à 54%, favorable à un retour au deutsche mark selon un sondage publié par le magazine Stern. La France est également dans la ligne de mire des journaux allemands depuis quelques temps: après l'interview assassine du patron français de BNP Paribas par le Handelsblatt , les journaux parient désormais sur un abaissement de la note de la France.
Polémique franco-allemande sur une vente de frégates
Mots clés : DCNS, Chantiers Navals, Frégates Fremm, GRÈCE, FRANCE, ALLEMAGNE, ITALIE, THYSSEN KRUPP
Par Caroline Bruneau
Publié le 19/10/2011
Un modèle de frégate Fremm déjà commandé par la France et l'Italie. Crédits photo : © Ho New / Reuters/REUTERS
Les conditions et le bien-fondé de cette vente à la Grèce surendettée cristallisent les griefs outre-Rhin. Des critiques sans fondement, rétorquent les sources proches du dossier en France.
Faux, archi-faux, c'est ainsi que des sources proches du dossier en France qualifient les déclarations de l'hebdomadaire allemand Spiegel sur la vente de navire militaires à la Grèce. Non, la France ne va pas «donner» des frégates à la Grèce, comme l'écrit l'hebdomadaire dans son édition cette semaine. Les informations données par le journal sont d'ailleurs inexactes. L'appel d'offres lancé par le gouvernement grec portait sur six frégates FREMM multimission, et non «deux à quatre» comme l'écrit le journal. Par ailleurs, si l'appel d'offres a bien été remporté par la France, le contrat n'a jamais été signé en raison de la crise financière.
L'hebdomadaire assurait que la France aurait proposé à la Grèce de garder les frégates pendant cinq ans sans les payer, puis de les payer seulement 200 millions par pièce au lieu de 300 millions. Or, le prix d'une frégate atteint en fait 500 millions d'euros. Si la Grèce ne pouvait pas s'acquitter de sa dette à ce moment, la France aurait récupéré les navires.
Une lettre de protestation de ThyssenKrupp
Lors de l'appel d'offres, ThyssenKrupp, concurrent du numéro un du marché -à savoir la Direction des chantiers navals- aurait même envoyé une lettre à la chancelière pour se plaindre des méthodes françaises. Et surtout, pour dénoncer le montage financier permettant à la Grèce d'acquérir ces bateaux de guerre: «Pendant que les arsenaux allemands ne reçoivent aucune commande, la DCNS et les arsenaux grecs sont subventionnés par de l'argent allemand et artificiellement maintenus en vie», explique ThyssenKrupp dans le courrier cité par le Spiegel. L'entreprise sidérurgique aurait même demandé à la chancelière d'aborder ce sujet avec Nicolas Sarkozy lors du sommet européen ce week-end. ThyssenKrupp a refusé de s'exprimer officiellement sur ce sujet.
Un tel arrangement entre la France et la Grèce est quasiment impossible car il serait retoqué par Bruxelles. Certains prennent prétexte de l'achat de matériel militaire par la Grèce pour défendre les intérêts des contribuables allemands. Ceux-ci renâclent de plus en plus à payer pour la Grèce. La majorité des Allemands est désormais, à 54%, favorable à un retour au deutsche mark selon un sondage publié par le magazine Stern. La France est également dans la ligne de mire des journaux allemands depuis quelques temps: après l'interview assassine du patron français de BNP Paribas par le Handelsblatt , les journaux parient désormais sur un abaissement de la note de la France.