Manifeste pour une (vraie) #frenchrevolution
29 mai 2011 - Auteur : Stan
http://www.tetedequenelle.fr
Comme je l’expliquais dans mon dernier article, les mouvements de contestation actuels en Espagne, ou même en Grèce ou
au Portugal sont voués à l’échec car ils ne proposent aucun projet de
société véritablement alternatif. Non pas que la volonté manque : on
voit bien à travers les slogans qu’il y a un désir de profond
changement, de retour à certaines “valeurs » non marchandes, de plus de
justice sociale. Seulement, formatés par le traitement médiatique ainsi
que les discours obsolètes des politiques, les gens ont du mal
à réfléchir autrement que par les mauvaises hypothèses de travail
communément admises. Et il en résulte naturellement un manque
d’imagination, d’ambition, un manque de solutions. On se contente
de proposer des réformes certes souhaitables pour certaines, mais qui ne
font que réduire les méfaits du système sans en modifier les causes
initiales.
Ajoutez à cela que la France n’a finalement encore rien vu de la crise. Grâce au matelas social défaillant mais malgré tout existant, il y a encore beaucoup de gens qui pensent avoir encore quelque chose « à perdre » en cas d’éventuelle révolution. Du coup, ce n’est pas demain la veille où tous les petits privilégiés du système seront dans la rue, ouvrant ainsi la porte vers
un véritable changement. Nous n’assistons qu’à une petite révolte de la
part de ceux qui sont le plus directement frappés par le déclin de
l’Occident. Voire ceux qui en comprennent vraiment les raisons. Bref, nous ne sommes au mieux que dans un stade pré-révolutionnaire, où l’indignation monte, mais où il n’y a pas de nouvelle idéologie assez forte et partagée à proposer.
Régler les problèmes à la source
Pour dépasser ce stade, il faut tout
d’abord identifier clairement les origines des problèmes, et y proposer
les remèdes qui en découlent. Mais détecter l’origine des maux de la
société nécessite de penser de manière radicalement différente. Il faut
se soustraire aux termes du débat tels qu’ils sont posés par les tenants
de l’opinion publique. C’est la démarche que je vous propose dans cet
article.
Commençons, sans prétendre à une
quelconque exhaustivité, par recenser un certain nombre de faux débats
qui pourrissent actuellement la vision de l’économie.
La lutte contre le chômage
Depuis trente ans maintenant, la France
connaît le chômage de masse. La lutte contre le chômage, s’est donc
imposée comme une lutte indispensable pour réduire les inégalités de
revenu, l’exclusion etc. Certains évoquent même un « droit au travail »
comme un droit fondamental qu’il faudrait garantir à tous. Le problème,
c’est que ce droit s’est transformé en quasi-devoir : tout le monde doit
travailler, où être condamné à l’exclusion. Pourtant le plein-emploi
salarié est-il une fin en soi ?
Outre le fait que le plein emploi est irréalisable aujourd’hui, on voit bien que salariat n’est plus le facteur idéal d’intégration sociale ou même d’épanouissement personnel.
Pourquoi ? Justement parce que les politiques publiques – sous prétexte
qu’un chômeur est un poids pour la société – ne visent qu’à augmenter
l’emploi sans réfléchir à l’utilité réelle des emplois ainsi créés. On
pourrait embaucher des gens à creuser des trous pour les reboucher que
ça ne dérangerait personne. Qu’importe après tout, tant que tout le
monde est au travail, et que ça fait de la croissance !
Mais la véritable question n’est-elle pas plutôt de faire en sorte que chacun puisse librement choisir d’exercer une activité utile socialement ?
La « protection » des salariés
Conséquence directe de la fin du dogme
du plein emploi, l’idée selon laquelle il faut « protéger les salariés »
n’a plus de sens. En effet, ce qui justifie la protection des
salariés actuellement, c’est que le salariat soit admis comme une norme,
et qu’un individu n’existe pas au regard de la société s’il ne
travaille pas. Il est au mieux un « actif non occupé », au
pire, il n’est qu’un assisté, un parasite, un citoyen de seconde zone.
Dans cette perspective, alors oui, protéger le contrat de travail a un
sens, car il est le Graal de tout citoyen. Mais aujourd’hui, protéger
les travailleurs est un non sens couteux.
Par la concurrence internationale entre
les travailleurs, les entreprises préfèrent aujourd’hui délocaliser, ou
augmenter la productivité pour ne pas avoir à le faire. Le résultat est
dans tous les cas le même : sous pression d’un chômage de masse,
la main d’oeuvre ne peut que se soumettre aux conditions imposées par
les entreprises : bas salaires, contrats précaires, et autres conditions
de travail non consenties. Et on nous dit qu’il faudrait alors protéger les salariés contre les licenciements abusifs ou économiques non-justifiés etc.
Mais en vérité, la « protection » des salariés ne fait qu’encourager les entreprises à opter pour davantage de précarisation de leurs employés (par des contrats de courte durée, par exemple). Et quand elles ne peuvent pas se séparer d’eux, elles établissent des stratégies machiavéliques
pour pousser les gens à bout, afin qu’ils claquent eux-mêmes la
porte. Dans le même temps, d’autres sont irrémédiablement exclus du
marché. Les femmes par la crainte d’un « heureux événement » (appréciez
l’ironie), les jeunes parce qu’ils ne sont pas assez « expérimentés »,
les seniors parce qu’il ne seraient pas « flexibles » etc. Au final, la
protection des salariés ne fait que créer plus d’inégalités dans la
société. On aboutit en effet à une société de caste dans
laquelle certains ont obtenu - par chance – un contrat protecteur,
tandis que d’autres sont exclus du marché, piégés par le phénomène
tristement commun de la trappe à pauvreté.
Le mythe de la croissance
La croissance a été un facteur de
progrès évident au cours du XXème siècle. Mais qu’en est-il aujourd’hui ?
A plusieurs égard, la croissance est devenue inutile. Les gains de
productivité et la mondialisation permettent aux détenteurs de capitaux
de mieux exploiter la croissance de la demande mondiale sans avoir
nécessairement recours à davantage de facteur travail. Catastrophe ?
Dans l’absolu, oui. Mais après réflexion, n’est-il pas naturel que l’Homme puisse travailler de moins en moins ? Qu’il puisse ainsi libérer du temps libre afin de s’épanouir personnellement ?
Le problème n’est donc pas tant
que la demande de travail ne diminue, mais dans le fait que la
répartition des gains de productivité est mal répartie dans la société !
lire la suite de l'article ICI
http://www.tetedequenelle.fr/2011/05/manifeste-frenchrevolution/#more-3650
Auteur : Stan
29 mai 2011
29 mai 2011 - Auteur : Stan
http://www.tetedequenelle.fr
Comme je l’expliquais dans mon dernier article, les mouvements de contestation actuels en Espagne, ou même en Grèce ou
au Portugal sont voués à l’échec car ils ne proposent aucun projet de
société véritablement alternatif. Non pas que la volonté manque : on
voit bien à travers les slogans qu’il y a un désir de profond
changement, de retour à certaines “valeurs » non marchandes, de plus de
justice sociale. Seulement, formatés par le traitement médiatique ainsi
que les discours obsolètes des politiques, les gens ont du mal
à réfléchir autrement que par les mauvaises hypothèses de travail
communément admises. Et il en résulte naturellement un manque
d’imagination, d’ambition, un manque de solutions. On se contente
de proposer des réformes certes souhaitables pour certaines, mais qui ne
font que réduire les méfaits du système sans en modifier les causes
initiales.
Ajoutez à cela que la France n’a finalement encore rien vu de la crise. Grâce au matelas social défaillant mais malgré tout existant, il y a encore beaucoup de gens qui pensent avoir encore quelque chose « à perdre » en cas d’éventuelle révolution. Du coup, ce n’est pas demain la veille où tous les petits privilégiés du système seront dans la rue, ouvrant ainsi la porte vers
un véritable changement. Nous n’assistons qu’à une petite révolte de la
part de ceux qui sont le plus directement frappés par le déclin de
l’Occident. Voire ceux qui en comprennent vraiment les raisons. Bref, nous ne sommes au mieux que dans un stade pré-révolutionnaire, où l’indignation monte, mais où il n’y a pas de nouvelle idéologie assez forte et partagée à proposer.
Régler les problèmes à la source
Pour dépasser ce stade, il faut tout
d’abord identifier clairement les origines des problèmes, et y proposer
les remèdes qui en découlent. Mais détecter l’origine des maux de la
société nécessite de penser de manière radicalement différente. Il faut
se soustraire aux termes du débat tels qu’ils sont posés par les tenants
de l’opinion publique. C’est la démarche que je vous propose dans cet
article.
Commençons, sans prétendre à une
quelconque exhaustivité, par recenser un certain nombre de faux débats
qui pourrissent actuellement la vision de l’économie.
La lutte contre le chômage
Depuis trente ans maintenant, la France
connaît le chômage de masse. La lutte contre le chômage, s’est donc
imposée comme une lutte indispensable pour réduire les inégalités de
revenu, l’exclusion etc. Certains évoquent même un « droit au travail »
comme un droit fondamental qu’il faudrait garantir à tous. Le problème,
c’est que ce droit s’est transformé en quasi-devoir : tout le monde doit
travailler, où être condamné à l’exclusion. Pourtant le plein-emploi
salarié est-il une fin en soi ?
Outre le fait que le plein emploi est irréalisable aujourd’hui, on voit bien que salariat n’est plus le facteur idéal d’intégration sociale ou même d’épanouissement personnel.
Pourquoi ? Justement parce que les politiques publiques – sous prétexte
qu’un chômeur est un poids pour la société – ne visent qu’à augmenter
l’emploi sans réfléchir à l’utilité réelle des emplois ainsi créés. On
pourrait embaucher des gens à creuser des trous pour les reboucher que
ça ne dérangerait personne. Qu’importe après tout, tant que tout le
monde est au travail, et que ça fait de la croissance !
Mais la véritable question n’est-elle pas plutôt de faire en sorte que chacun puisse librement choisir d’exercer une activité utile socialement ?
La « protection » des salariés
Conséquence directe de la fin du dogme
du plein emploi, l’idée selon laquelle il faut « protéger les salariés »
n’a plus de sens. En effet, ce qui justifie la protection des
salariés actuellement, c’est que le salariat soit admis comme une norme,
et qu’un individu n’existe pas au regard de la société s’il ne
travaille pas. Il est au mieux un « actif non occupé », au
pire, il n’est qu’un assisté, un parasite, un citoyen de seconde zone.
Dans cette perspective, alors oui, protéger le contrat de travail a un
sens, car il est le Graal de tout citoyen. Mais aujourd’hui, protéger
les travailleurs est un non sens couteux.
Par la concurrence internationale entre
les travailleurs, les entreprises préfèrent aujourd’hui délocaliser, ou
augmenter la productivité pour ne pas avoir à le faire. Le résultat est
dans tous les cas le même : sous pression d’un chômage de masse,
la main d’oeuvre ne peut que se soumettre aux conditions imposées par
les entreprises : bas salaires, contrats précaires, et autres conditions
de travail non consenties. Et on nous dit qu’il faudrait alors protéger les salariés contre les licenciements abusifs ou économiques non-justifiés etc.
Mais en vérité, la « protection » des salariés ne fait qu’encourager les entreprises à opter pour davantage de précarisation de leurs employés (par des contrats de courte durée, par exemple). Et quand elles ne peuvent pas se séparer d’eux, elles établissent des stratégies machiavéliques
pour pousser les gens à bout, afin qu’ils claquent eux-mêmes la
porte. Dans le même temps, d’autres sont irrémédiablement exclus du
marché. Les femmes par la crainte d’un « heureux événement » (appréciez
l’ironie), les jeunes parce qu’ils ne sont pas assez « expérimentés »,
les seniors parce qu’il ne seraient pas « flexibles » etc. Au final, la
protection des salariés ne fait que créer plus d’inégalités dans la
société. On aboutit en effet à une société de caste dans
laquelle certains ont obtenu - par chance – un contrat protecteur,
tandis que d’autres sont exclus du marché, piégés par le phénomène
tristement commun de la trappe à pauvreté.
Le mythe de la croissance
La croissance a été un facteur de
progrès évident au cours du XXème siècle. Mais qu’en est-il aujourd’hui ?
A plusieurs égard, la croissance est devenue inutile. Les gains de
productivité et la mondialisation permettent aux détenteurs de capitaux
de mieux exploiter la croissance de la demande mondiale sans avoir
nécessairement recours à davantage de facteur travail. Catastrophe ?
Dans l’absolu, oui. Mais après réflexion, n’est-il pas naturel que l’Homme puisse travailler de moins en moins ? Qu’il puisse ainsi libérer du temps libre afin de s’épanouir personnellement ?
Le problème n’est donc pas tant
que la demande de travail ne diminue, mais dans le fait que la
répartition des gains de productivité est mal répartie dans la société !
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http://www.tetedequenelle.fr/2011/05/manifeste-frenchrevolution/#more-3650
Auteur : Stan
29 mai 2011