Berlin veut une solution européenne pour les transactions financières
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, le 17 juin à Berlin.REUTERS/FABRIZIO BENSCH
Alors que la France s'était dite prête à agir seule pour une taxation sur les transactions financières, l'Allemagne a définitivement rejeté cette éventualité, vendredi 6 janvier, prônant une solution européenne.
"La position allemande est inchangée : (....) le but est d'aboutir à l'instauration d'une taxe sur les transactions financières dans l'Union européenne",
a déclaré le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert,
interrogé sur la réponse de Berlin à l'annonce par Paris de vouloir agir seule pour "montrer l'exemple".
Alors que la chancelière, Angela Merkel, doit recevoir le président français, Nicolas Sarkozy, lundi, M. Seibert a rappelé que
fin décembre le ministre des finances, Wolfgang Schäuble, avait expliqué que l'Allemagne et la France voulaient seulement "clarifier" la situation au sein de l'Union européenne (UE) dans les premières semaines ou les premiers mois de l'année. "C'est notre but. Il faut commencer par clarifier", a tranché M. Seibert.
VIVE OPPOSITION
Henri Guaino, conseiller spécial de M. Sarkozy, avait annoncé plus tôt à Paris : "Il y aura une décision sur la taxation des transactions financières pour ce qui concerne la France avant la fin du mois de janvier." Paris avait déjà annoncé qu'une contribution franco-allemande pour fixer l'assiette de cette taxe serait présentée le 23 janvier, les deux pays voulant la mettre à l'agenda du sommet européen du 30 janvier. L'objectif est qu'elle soit mise en place "avant la fin 2012" selon le ministre des affaires européennes, Jean Leonetti.
La Commission européenne a présenté fin septembre une proposition de taxe qui s'appliquerait à l'UE à partir de 2014 et pourrait rapporter
jusqu'à 55 milliards d'euros par an. Les taux retenus envisagés seraient de 0,1 % sur les actions et les obligations et de 0,01 % sur
les autres produits financiers.
Mais au sein même de l'UE, l'opposition de certains pays est vive. Le Royaume-Uni craint pour l'avenir de la place de Londres et la Suède a été échaudée par l'échec d'une tentative conduite en solitaire dans les années 1990. La taxe pourrait donc in fine n'être adoptée qu'au niveau d'un groupe pionnier de pays, voire de la zone euro. Le sujet avait été aussi débattu au G20 des 3 et 4 novembre 2011, à Cannes, dans le Sud-Est. Mais un grand nombre de pays sont opposés à une taxe mondiale, comme les Etats-Unis et la Chine.
sources : http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/01/06/berlin-veut-une-solution-europeenne-pour-les-transactions-financieres_1626622_3234.html
6 janvier 2012 - LE MONDE
Nicolas Sarkozy et Angela Merkel, le 17 juin à Berlin.REUTERS/FABRIZIO BENSCH
Alors que la France s'était dite prête à agir seule pour une taxation sur les transactions financières, l'Allemagne a définitivement rejeté cette éventualité, vendredi 6 janvier, prônant une solution européenne.
"La position allemande est inchangée : (....) le but est d'aboutir à l'instauration d'une taxe sur les transactions financières dans l'Union européenne",
a déclaré le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Seibert,
interrogé sur la réponse de Berlin à l'annonce par Paris de vouloir agir seule pour "montrer l'exemple".
Alors que la chancelière, Angela Merkel, doit recevoir le président français, Nicolas Sarkozy, lundi, M. Seibert a rappelé que
fin décembre le ministre des finances, Wolfgang Schäuble, avait expliqué que l'Allemagne et la France voulaient seulement "clarifier" la situation au sein de l'Union européenne (UE) dans les premières semaines ou les premiers mois de l'année. "C'est notre but. Il faut commencer par clarifier", a tranché M. Seibert.
VIVE OPPOSITION
Henri Guaino, conseiller spécial de M. Sarkozy, avait annoncé plus tôt à Paris : "Il y aura une décision sur la taxation des transactions financières pour ce qui concerne la France avant la fin du mois de janvier." Paris avait déjà annoncé qu'une contribution franco-allemande pour fixer l'assiette de cette taxe serait présentée le 23 janvier, les deux pays voulant la mettre à l'agenda du sommet européen du 30 janvier. L'objectif est qu'elle soit mise en place "avant la fin 2012" selon le ministre des affaires européennes, Jean Leonetti.
La Commission européenne a présenté fin septembre une proposition de taxe qui s'appliquerait à l'UE à partir de 2014 et pourrait rapporter
jusqu'à 55 milliards d'euros par an. Les taux retenus envisagés seraient de 0,1 % sur les actions et les obligations et de 0,01 % sur
les autres produits financiers.
Mais au sein même de l'UE, l'opposition de certains pays est vive. Le Royaume-Uni craint pour l'avenir de la place de Londres et la Suède a été échaudée par l'échec d'une tentative conduite en solitaire dans les années 1990. La taxe pourrait donc in fine n'être adoptée qu'au niveau d'un groupe pionnier de pays, voire de la zone euro. Le sujet avait été aussi débattu au G20 des 3 et 4 novembre 2011, à Cannes, dans le Sud-Est. Mais un grand nombre de pays sont opposés à une taxe mondiale, comme les Etats-Unis et la Chine.
sources : http://www.lemonde.fr/economie/article/2012/01/06/berlin-veut-une-solution-europeenne-pour-les-transactions-financieres_1626622_3234.html
6 janvier 2012 - LE MONDE