La Chine lance sa monnaie sur le marché international
Le yuan attaque le monde
Le yuan dépasse enfin les frontières chinoises. Quels enjeux sont liés à ses premiers pas sur le marché du commerce mondial?...
Le yuan fait son apparition sur le marché mondial. L’internationalisation de la monnaie chinoise était un secret de polichinelle mais c’est désormais officiel puisque la Chine et le Japon utilisent désormais le yuan comme monnaie d’échange dans leurs rapports bilatéraux, comme le rapporte notamment ce mardi Le Figaro Economie.
Les questions qui se posent immédiatement concernent l’avenir du dollar, jusque-là la monnaie officielle du commerce mondial, la place de l’euro, annoncé depuis dix ans comme la relève, et enfin l’ampleur que prendra la monnaie chinoise.
Revenir sur la non-convertibilité du yuan pour mûrir
A ce jour, la Chine est le plus gros partenaire commercial du Japon et près de 60% de leurs échanges sont effectués en dollars.
Objectif de cette ouverture au voisin japonais: débuter la reconnaissance internationale et remplacer le dollar. Un premier pas pour une monnaie qui n’est pas convertible – la Banque centrale de Pékin en fixe quotidiennement les taux de variation, qui restent très limités pour l’heure – et qui est encore jugée comme sous-évaluée (volontairement) par rapport aux autres monnaies de référence, le dollar, l’euro, le yen ou la livre britannique. La monnaie est ainsi encore en quête d’un adoubement mondial et de maturité auprès des différents marchés, des banques ou petites entreprises.
Ce passage à l’international est dans la suite logique des choses: en 2010, des multinationales telles que McDonald’s ou Caterpillar ont émis leurs premières obligations en yuan.
Hongkong a été la première vraie rampe de lancement de la mondialisation du yuan depuis juillet 2009 avec la légalisation des échanges commerciaux avec Pékin. Il y a un an, on comptait plus de 600 milliards de yuan (73 milliards d’euros) en dépôt dans les banques de l’ancienne colonie britannique, rétrocédée en 1997 à la Chine.
La Chine, pour entrer les deux pieds et espérer s’imposer, devra, selon les propos d’Arnaud Rodier dans le quotidien, jouer le jeu du marché: rendre sa monnaie convertible et arrêter de favoriser les exportations chinoises avec un yuan faible – aujourd’hui, 1 dollar vaut 6.3287 yuan! Les Chinois reviendront à coup sûr sur ces deux états de fait mais sauront maîtriser le rythme auquel cela sera fait. Le yuan devrait être convertible totalement d’ici le début des années 2020.
Si de récentes études ont fait état d’un ralentissement de la production industrielle de la Chine pour la première fois en deux ans durant l’automne et d’une politique monétaire plus ferme sur le territoire, cette nouvelle étape prouve la détermination chinoise de ne pas s’arrêter là.
Dix ans après que le monde ait découvert que le cœur de l’activité mondiale n’était plus à l’Ouest, mais bien à l’Est, la Chine reste un acteur de premier rang. Pour l’heure, la présence du yuan est encore très restreinte géographiquement et dans les volumes échangés. Le Japon s’est toutefois engagé à acheter des obligations chinoises en yuan et encourage ses entreprises à émettre davantage dans cette monnaie.
Bertrand de Volontat
20minutes.fr
Le yuan attaque le monde
Le yuan dépasse enfin les frontières chinoises. Quels enjeux sont liés à ses premiers pas sur le marché du commerce mondial?...
Le yuan fait son apparition sur le marché mondial. L’internationalisation de la monnaie chinoise était un secret de polichinelle mais c’est désormais officiel puisque la Chine et le Japon utilisent désormais le yuan comme monnaie d’échange dans leurs rapports bilatéraux, comme le rapporte notamment ce mardi Le Figaro Economie.
Les questions qui se posent immédiatement concernent l’avenir du dollar, jusque-là la monnaie officielle du commerce mondial, la place de l’euro, annoncé depuis dix ans comme la relève, et enfin l’ampleur que prendra la monnaie chinoise.
Revenir sur la non-convertibilité du yuan pour mûrir
A ce jour, la Chine est le plus gros partenaire commercial du Japon et près de 60% de leurs échanges sont effectués en dollars.
Objectif de cette ouverture au voisin japonais: débuter la reconnaissance internationale et remplacer le dollar. Un premier pas pour une monnaie qui n’est pas convertible – la Banque centrale de Pékin en fixe quotidiennement les taux de variation, qui restent très limités pour l’heure – et qui est encore jugée comme sous-évaluée (volontairement) par rapport aux autres monnaies de référence, le dollar, l’euro, le yen ou la livre britannique. La monnaie est ainsi encore en quête d’un adoubement mondial et de maturité auprès des différents marchés, des banques ou petites entreprises.
Ce passage à l’international est dans la suite logique des choses: en 2010, des multinationales telles que McDonald’s ou Caterpillar ont émis leurs premières obligations en yuan.
Hongkong a été la première vraie rampe de lancement de la mondialisation du yuan depuis juillet 2009 avec la légalisation des échanges commerciaux avec Pékin. Il y a un an, on comptait plus de 600 milliards de yuan (73 milliards d’euros) en dépôt dans les banques de l’ancienne colonie britannique, rétrocédée en 1997 à la Chine.
La Chine, pour entrer les deux pieds et espérer s’imposer, devra, selon les propos d’Arnaud Rodier dans le quotidien, jouer le jeu du marché: rendre sa monnaie convertible et arrêter de favoriser les exportations chinoises avec un yuan faible – aujourd’hui, 1 dollar vaut 6.3287 yuan! Les Chinois reviendront à coup sûr sur ces deux états de fait mais sauront maîtriser le rythme auquel cela sera fait. Le yuan devrait être convertible totalement d’ici le début des années 2020.
Si de récentes études ont fait état d’un ralentissement de la production industrielle de la Chine pour la première fois en deux ans durant l’automne et d’une politique monétaire plus ferme sur le territoire, cette nouvelle étape prouve la détermination chinoise de ne pas s’arrêter là.
Dix ans après que le monde ait découvert que le cœur de l’activité mondiale n’était plus à l’Ouest, mais bien à l’Est, la Chine reste un acteur de premier rang. Pour l’heure, la présence du yuan est encore très restreinte géographiquement et dans les volumes échangés. Le Japon s’est toutefois engagé à acheter des obligations chinoises en yuan et encourage ses entreprises à émettre davantage dans cette monnaie.
Bertrand de Volontat
20minutes.fr