L'ancien d'Indochine s'est suicidé pour le peuple Hmong
12 décembre 2011 à 17h02
Photo Philip BLENKINSHOP - H'MONGs persécutés via http://www.soldatsdefrance.fr/Dernier-acte-de-combat-d-un-grand-Soldat-de-France-le-Colonel-Robert-JAMBON_a920.html
Le 27 octobre dernier, Robert Jambon mettait fin à ses jours au pied du monument aux morts d'Indochine de Dinan. Cet acte n'était pas neutre. Ce colonel en retraite âgé de 86 ans entendait ainsi dénoncer l'indifférence des autorités face au sort de la minorité Hmong au Laos, comme il a pu l'expliquer dans une lettre laissée avant son geste fatal.
Robert Jambon, 86 ans, s'est tué le 27 octobre d'une balle dans la tête devant le Monument Indochine de Dinan, "laissant un mot reliant son acte à ce qu'il avait vécu là-bas", a indiqué à l'AFP une source policière. Dans cette lettre d'explication, l'ancien officier explique avoir tiré sa "dernière cartouche" pour exprimer sa "part de honte" devant "la lâche indifférence de nos responsables face au terrible malheur qui frappe nos amis" Hmongs.
"Un acte de guerre" et non un suicide
Dans sa lettre, Robert Jambon a précisé que son geste n'était "pas un suicide mais un acte de guerre visant à secourir nos frères en danger de mort". Il a choisi pour cela le Monument Indochine, élégant pagodon fabriqué au Vietnam, érigé en 2000 dans un square de la périphérie de Dinan par le Comité monument Indochine et inauguré par Jean-Pierre Masseret, alors secrétaire d'Etat aux Anciens combattants.
Une population victime selon lui d'un véritable génocide
Ancien des troupes de marine d'Indochine, le colonel Jambon avait tenté depuis plusieurs années d'attirer l'attention sur le sort des Hmongs, minorité chrétienne et pro-occidentale victime, selon lui, d'un "véritable génocide" depuis l'avènement de régimes communistes au Laos et au Vietnam en 1975.
Un homme indigné
Robert Jambon, qui avait combattu aux côtés de Hmongs durant la guerre d'Indochine (1950-54), s'est notamment indigné de la faible réaction de la France et des Etats-Unis à l'expulsion de Thaïlande vers le Laos, en décembre 2009, de quelque 4.500 réfugiés hmongs qui avaient fui le Laos communiste.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait à l'époque déploré cette mesure "alors qu'existaient des solutions d'installation dans des pays tiers pour ces bénéficiaires du statut de réfugiés". Dix-huit organisations de défense des droits de l'Homme, tel Human Rights Watch et Amnesty International, avaient demandé à ce que le sort des rapatriés puisse être garanti pas des observateurs étrangers.
Une affaire privée
Un responsable du Comité, Loïc-René Vilbert, a précisé que Robert Jambon ne faisait pas partie de cette association. Son geste relève d'une "démarche individuelle tragique sur laquelle nous ne souhaitons pas communiquer. C'est une affaire privée", a-t-il déclaré. Le colonel Jambon avait été nommé officier de la Légion d'honneur à titre militaire le 12 août 1981 par le président François Mitterrand, et promu au grade de commandeur par Nicolas Sarkozy le 5 mai dernier. La répression visant les Hmongs au Vietnam et au Laos est régulièrement dénoncée par des organisations de défense des droits de l'Homme.
AFP
Source: http://www.letelegramme.com/local/cotes-d-armor/dinan/ville/dinan-l-ancien-d-indochine-s-est-suicide-pour-le-peuple-hmong-12-12-2011-1531867.php
12 décembre 2011 à 17h02
Photo Philip BLENKINSHOP - H'MONGs persécutés via http://www.soldatsdefrance.fr/Dernier-acte-de-combat-d-un-grand-Soldat-de-France-le-Colonel-Robert-JAMBON_a920.html
Le 27 octobre dernier, Robert Jambon mettait fin à ses jours au pied du monument aux morts d'Indochine de Dinan. Cet acte n'était pas neutre. Ce colonel en retraite âgé de 86 ans entendait ainsi dénoncer l'indifférence des autorités face au sort de la minorité Hmong au Laos, comme il a pu l'expliquer dans une lettre laissée avant son geste fatal.
Robert Jambon, 86 ans, s'est tué le 27 octobre d'une balle dans la tête devant le Monument Indochine de Dinan, "laissant un mot reliant son acte à ce qu'il avait vécu là-bas", a indiqué à l'AFP une source policière. Dans cette lettre d'explication, l'ancien officier explique avoir tiré sa "dernière cartouche" pour exprimer sa "part de honte" devant "la lâche indifférence de nos responsables face au terrible malheur qui frappe nos amis" Hmongs.
"Un acte de guerre" et non un suicide
Dans sa lettre, Robert Jambon a précisé que son geste n'était "pas un suicide mais un acte de guerre visant à secourir nos frères en danger de mort". Il a choisi pour cela le Monument Indochine, élégant pagodon fabriqué au Vietnam, érigé en 2000 dans un square de la périphérie de Dinan par le Comité monument Indochine et inauguré par Jean-Pierre Masseret, alors secrétaire d'Etat aux Anciens combattants.
Une population victime selon lui d'un véritable génocide
Ancien des troupes de marine d'Indochine, le colonel Jambon avait tenté depuis plusieurs années d'attirer l'attention sur le sort des Hmongs, minorité chrétienne et pro-occidentale victime, selon lui, d'un "véritable génocide" depuis l'avènement de régimes communistes au Laos et au Vietnam en 1975.
Un homme indigné
Robert Jambon, qui avait combattu aux côtés de Hmongs durant la guerre d'Indochine (1950-54), s'est notamment indigné de la faible réaction de la France et des Etats-Unis à l'expulsion de Thaïlande vers le Laos, en décembre 2009, de quelque 4.500 réfugiés hmongs qui avaient fui le Laos communiste.
Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, avait à l'époque déploré cette mesure "alors qu'existaient des solutions d'installation dans des pays tiers pour ces bénéficiaires du statut de réfugiés". Dix-huit organisations de défense des droits de l'Homme, tel Human Rights Watch et Amnesty International, avaient demandé à ce que le sort des rapatriés puisse être garanti pas des observateurs étrangers.
Une affaire privée
Un responsable du Comité, Loïc-René Vilbert, a précisé que Robert Jambon ne faisait pas partie de cette association. Son geste relève d'une "démarche individuelle tragique sur laquelle nous ne souhaitons pas communiquer. C'est une affaire privée", a-t-il déclaré. Le colonel Jambon avait été nommé officier de la Légion d'honneur à titre militaire le 12 août 1981 par le président François Mitterrand, et promu au grade de commandeur par Nicolas Sarkozy le 5 mai dernier. La répression visant les Hmongs au Vietnam et au Laos est régulièrement dénoncée par des organisations de défense des droits de l'Homme.
AFP
Source: http://www.letelegramme.com/local/cotes-d-armor/dinan/ville/dinan-l-ancien-d-indochine-s-est-suicide-pour-le-peuple-hmong-12-12-2011-1531867.php