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Le mouvement des indignés

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    Programme complet du CNR

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    renaud


    Messages : 25
    Date d'inscription : 03/07/2011

    Programme complet du CNR Empty Programme complet du CNR

    Message  renaud Dim 3 Juil - 12:49

    VERSION ABRÉGÉE
    (VERSION COMPLÈTE A LA SUITE)




    Programme du Conseil national de la Résistance




    Née de la volonté ardente des Français de refuser la défaite, la
    Résistance n’a pas d’autre raison d’être que la lutte quotidienne intensifiée.


    Cette mission de combat ne doit pas prendre fin à la Libération.
    Ce n’est, en effet, qu’en regroupant toutes ses forces autour des aspirations
    quasi-unanimes de la Nation, que la France retrouvera son équilibre moral et
    social et redonnera au monde l’image de sa grandeur et la preuve de son unité.


    Ainsi, les représentants des organisations de Résistance, des
    centrales syndicales et des partis ou tendances politiques groupés au sein du
    Conseil National de la Résistance, délibérant en Assemblée plénière le 15 mars
    1944, ont-ils décidé de s’unir sur le programme suivant, qui comporte à la fois
    un plan d’action immédiate contre l’oppresseur et les mesures destinées à
    instaurer, dès la libération du territoire, un ordre social plus juste.


    I Plan d’action immédiate (…)





    II Mesures à appliquer dès la libération du
    territoire





    Unis quant au but à atteindre, unis quant aux moyens à mettre en
    œuvre pour atteindre ce but qui est la libération rapide du territoire, les
    représentants des mouvements, groupements, partis ou tendances politiques
    groupés au sein du C.N.R., proclament qu’ils sont décidés à rester unis après
    la Libération :


    1) Afin d’établir le gouvernement provisoire de
    la République formé par le général de Gaulle pour défendre l’indépendance
    politique et économique de la Nation, rétablir la France dans sa puissance,
    dans sa grandeur et dans sa mission universelle ;


    2) Afin de veiller au châtiment des traîtres et
    à l’éviction dans le domaine de l’administration et de la vie professionnelle
    de tous ceux qui auront pactisé avec l’ennemi ou qui seront associés activement
    à la politique des gouvernements de collaboration ;


    3) Afin d’exiger la confiscation des biens des
    traîtres et des trafiquants de marché noir, l’établissement d’un impôt
    progressif sur les bénéfices de guerre et plus généralement sur les gains
    réalisés au détriment du peuple et de la Nation pendant la période
    d’occupation, ainsi que la confiscation de tous les biens ennemis y compris les
    participations acquises depuis l’armistice par le gouvernement de l’Axe et par
    leurs ressortissants, dans les entreprises françaises et coloniales de tout
    ordre, avec constitution de ces participations en patrimoine national
    inaliénable ;


    4) Afin d’assurer :


    - le rétablissement de la démocratie la plus large en rendant la
    parole au peuple français par le rétablissement du suffrage universel ;


    - la pleine liberté de pensée, de conscience et
    d’expression ;


    - la liberté de la presse, son honneur et son indépendance à
    l’égard de l’Etat, des puissances de l’argent et des influences étrangères ;


    - la liberté d’association, de réunion et de manifestation ;


    - l’inviolabilité du domicile et le secret de la
    correspondance ;


    - le respect de la personne humaine ;


    - l’égalité absolue de tous les citoyens devant la loi.


    5) Afin de promouvoir les réformes
    indispensables :


    a) Sur le plan économique :


    - l’instauration d’une véritable démocratie économique et
    sociale, impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et
    financières de la direction de l’économie ;


    - une organisation rationnelle de l’économie assurant la
    subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général et affranchie de la
    dictature professionnelle instaurée à l’image des Etats fascistes ;


    - l’intensification de la production nationale selon les lignes
    d’un plan arrêté par l’Etat après consultation des représentants de tous les
    éléments de cette production ;


    - le retour à la Nation des grands moyens de production
    monopolisés, fruit du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du
    sous-sol, des compagnies d’assurance et des grandes banques ;


    - le développement et le soutien des coopératives de production,
    d’achats et de ventes, agricoles et artisanales ;


    - le droit d’accès, dans le cadre de l’entreprise, aux fonctions
    de direction et d’administration, pour les ouvriers possédant les
    qualifications nécessaires, et la participation des travailleurs à la direction
    de l’économie.


    b) Sur le plan social :


    - le droit au travail et le droit au repos, notamment par le
    rétablissement et l’aménagement du régime contractuel du travail ;


    - un rajustement important des salaires et la garantie d’un
    niveau de salaire et de traitement qui assure à chaque travailleur et à sa
    famille la sécurité, la dignité et la possibilité d’une vie pleinement
    humaine ;


    - la garantie du pouvoir d’achat national par une politique
    tendant à la stabilité de la monnaie ;


    - la reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d’un
    syndicalisme indépendant, doté de larges pouvoirs dans l’organisation de la vie
    économique et sociale ;


    - un plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous
    les citoyens des moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables
    de se le procurer par le travail, avec gestion appartenant aux représentants
    des intéressés et de l’Etat ;


    - la sécurité de l’emploi, la réglementation des conditions
    d’embauchage et de licenciement, le rétablissement des délégués
    d’atelier ;


    - l’élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de
    la terre par une politique de prix agricoles rémunérateurs, améliorant et
    généralisant l’expérience de l’Office du blé, par une législation sociale
    accordant aux salariés agricoles les mêmes droits qu’aux salariés de
    l’industrie, par un système d’assurance contre les calamités agricoles, par
    l’établissement d’un juste statut du fermage et du métayage, par des facilités
    d’accession à la propriété pour les jeunes familles paysannes et par la
    réalisation d’un plan quinquennal rural ;


    - une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir
    dignement leurs jours ;


    - le dédommagement des sinistrés et allocations et pensions pour
    les victimes de la terreur fasciste.


    c) Une extension des droits politiques, sociaux et économiques
    des populations indigènes et coloniales.



    d) La possibilité effective pour tous les enfants français de
    bénéficier de l’instruction
    et d’accéder à la culture la plus développée,
    quelle que soit la situation de fortune de leurs parents, afin que les
    fonctions les plus hautes soient réellement accessibles à tous ceux qui en
    auront les capacités requises pour les exercer et que soit ainsi promue une
    élite véritable, non de naissance mais de mérite, et constamment renouvelée par
    les apports populaires.


    Ainsi sera fondée une République nouvelle qui balaiera le régime
    de basse réaction instauré par Vichy et qui rendra aux institutions
    démocratiques et populaires l’efficacité que leur avaient fait perdre les
    entreprises de corruption et de trahison qui ont précédé la capitulation. Ainsi
    sera rendue possible une démocratie qui unisse au contrôle effectif exercé par
    les élus du peuple la continuité de l’action gouvernementale. L’union des
    représentants de la Résistance pour l’action dans le présent et dans l’avenir,
    dans l’intérêt supérieur de la patrie, doit être pour tous les Français un gage
    de confiance et un stimulant. Elle doit les inciter à éliminer tout esprit de
    particularisme, tout ferment de division qui pourrait freiner leur action et ne
    servir que l’ennemi.


    En avant donc, dans l’union de tous les Français rassemblés
    autour du C.F.L.N. et de son président le général de Gaulle ! En avant
    pour le combat, en avant pour la victoire afin que VIVE LA FRANCE !


    VERSION COMPLÈTE




    Programme du Conseil national de la Résistance



    Conseil National de la Résistance




    15 mars 1944








    Née de la volonté ardente des Français de refuser la défaite,
    la Résistance n’a pas d’autre raison d’être que la lutte quotidienne sans cesse
    intensifiée.



    Cette mission de combat ne doit pas prendre fin à la
    Libération. Ce n’est, en effet, qu’en regroupant toutes ses forces autour des
    aspirations quasi unanimes de la Nation, que la France retrouvera son équilibre
    moral et social et redonnera au monde l’image de sa grandeur et la preuve de
    son unité.



    Aussi les représentants des organisations de la Résistance,
    des centrales syndicales et des partis ou tendances politiques groupés au sein
    du C.N.R., délibérant en assemblée plénière le 15 mars 1944, ont-ils décidé de
    s’unir sur le programme suivant, qui comporte à la fois un plan d’action
    immédiate contre l’oppresseur et les mesures destinées à instaurer, dès la Libération
    du territoire, un ordre social plus juste.






    I - PLAN D’ACTION IMMÉDIATE








    Les représentants des organisations de
    résistance, des centrales syndicales et des partis ou tendances politiques
    groupés au sein du C.N.R.



    Expriment leur angoisse devant la destruction
    physique de la Nation que l’oppresseur hitlérien poursuit avec l’aide des
    hommes de Vichy, par le pillage, par la suppression de toute production utile
    aux Français, par la famine organisée, par le maintien dans les camps d’un
    million de prisonniers, par la déportation d’ouvriers au nombre de plusieurs
    centaines de milliers, par l’emprisonnement de 300.000 Français et par
    l’exécution des patriotes les plus valeureux, dont déjà plus de 50.000 sont
    tombés pour la France.



    Ils proclament leur volonté de délivrer
    la patrie en collaborant étroitement aux opérations militaires que l’armée
    française et les armées alliées entreprendront sur le continent, mais aussi de
    hâter cette libération, d’abréger les souffrances de notre peuple, de sauver
    l’avenir de la France en intensifiant sans cesse et par tous les moyens la
    lutte contre l’envahisseur et ses agents, commencée dès 1940.



    Ils adjurent les gouvernements anglais
    et américain de ne pas décevoir plus longtemps l’espoir et la confiance que la
    France, comme tous les peuples opprimés de l’Europe, a placés dans leur volonté
    d’abattre l’Allemagne nazie, par le déclenchement d’opérations militaires de
    grande envergure qui assureront, aussi vite que possible, la libération des
    territoires envahis et permettront ainsi aux Français qui sont sur notre sol de
    se joindre aux armées alliées pour l’épreuve décisive.



    Ils insistent auprès du Comité Français
    de la Libération Nationale pour qu’il mette tout en œuvre afin d’obtenir les
    armes nécessaires et de les mettre à la disposition des patriotes. Ils
    constatent que les Français qui ont su organiser la résistance ne veulent pas
    et d’ailleurs ne peuvent pas se contenter d’une attitude passive dans l’attente
    d’une aide extérieure, mais qu’ils veulent faire la guerre, qu’ils veulent et
    qu’ils doivent développer leur résistance armée contre l’envahisseur et contre
    l’oppresseur.



    Ils constatent, en outre, que la
    Résistance Française doit ou se battre ou disparaître ; qu’après avoir agi
    de façon défensive, elle a pris maintenant un caractère offensif et que seuls
    le développement et la généralisation de l’offensive des Français contre
    l’ennemi lui permettront de subsister et de vaincre.



    Ils constatent enfin que la
    multiplication des grèves, l’ampleur des arrêts de travail le 11 Novembre qui,
    dans beaucoup de cas, ont été réalisés dans l’union des patrons et des
    ouvriers, l’échec infligé au plan de déportation des jeunes français en
    Allemagne, le magnifique combat que mènent tous les jours, avec l’appui des
    populations, dans les Alpes, dans le Massif Central, dans les Pyrénées et dans
    les Cévennes, les jeunes Français des maquis, avant garde de l’armée de la
    Libération, démontrent avec éclat que notre peuple est tout entier engagé dans
    la lutte et qu’il doit poursuivre et accroître cette lutte.



    En conséquence, les représentants des
    organisations de résistance, des centrales syndicales et des partis ou
    tendances politiques groupés au sein du C.N.R.



    Déclarent que c’est seulement par
    l’organisation, l’intensification de la lutte menée par les forces armées, par
    les organisations constituées, par les masses, que pourra être réalisée l’union
    véritable de toutes les forces patriotiques pour la réalisation de la
    libération nationale inséparable, comme l’a dit le Général De Gaulle, de l’insurrection
    nationale qui, ainsi préparée, sera dirigée par le C.N.R, sous l’autorité du
    C.F.L.N, dès que les circonstances politiques et militaires permettront
    d’assurer, même au prix de lourds sacrifices, son succès.



    Ils ont l’espoir que les opérations de
    la Libération du pays, prévues par le plan de l’état major interallié, pourront
    ainsi être, le cas échéant, avancées grâce à l’aide apportée par les Français
    dans la lutte engagée contre l’ennemi commun, ainsi que l’a démontré l’exemple
    glorieux des patriotes corses.



    Ils affirment solennellement que la
    France qui, malgré l’armistice, a poursuivi sans trêve la guerre, entend plus
    que jamais développer la lutte pour participer à la libération et à la
    victoire.



    Pour mobiliser les ressources immenses
    d’énergie du peuple français, pour les diriger vers l’action salvatrice dans
    l’union de toutes les volontés, le C.N.R décide :



    D’inviter les responsables des
    organisations déjà existantes à former des comités de villes et de villages,
    d’entreprises, par la coordination des formations qui existent actuellement,
    par la formation de comités là où rien n’existe encore et à enrôler les
    patriotes non organisés.



    Tous ces comités seront placés sous la
    direction des comités départementaux de la libération (C.D.L). Ils seront soumis
    à l’autorité des C.D.L qui leur transmettront, comme directives, la plate-forme
    d’action et la ligne politique déterminée par le C.N.R.



    Le but des ces comités sera, à
    l’échelon communal, local et d’entreprise, de faire participer de façon
    effective tous les Français à la lutte contre l’ennemi et contre ses agents de
    Vichy, aussi bien par la solidarité et l’assistance active à l’égard des
    patriotes sous l’impulsion et le soutien donnés aux revendications vitales de
    notre peuple. Par dessus tout, leur tâche essentielle sera de mobiliser et
    d’entraîner les Français qu’ils auront su grouper à l’action armée pour la
    Libération.



    Ces comités devront, selon les
    circonstances et en se conformant aux instructions données par les C.D.L,
    appuyer et guider toutes les actions menées par les Français contre toutes les
    formes d’oppression et d’exploitation imposées par l’ennemi, de l’extérieur et
    de l’intérieur.






    Ces comités devront :


    1)
    Développer la lutte contre la déportation et aider les réfractaires à se
    cacher, à se nourrir, à se vêtir et à se défendre, enlevant ainsi des forces à
    l’ennemi et augmentant le potentiel humain de la résistance ;



    2)
    Traquer et punir les agents de la Gestapo et de la Milice de DARNAND ainsi que
    les mouchards et les traîtres ;



    3)
    Développer l’esprit de lutte effective en vue de la répression des nazis et des
    fascistes français ;



    4)
    Développer, d’une part, la solidarité envers les emprisonnés et déportés ;
    d’autre part, la solidarité envers les familles de toutes les victimes de la
    terreur hitlérienne et vichyssoise ;



    5) En
    accord avec les organisations syndicales résistantes, combattre pour la vie et
    la santé des Français pour une lutte quotidienne et incessante, par des
    pétitions, des manifestations et des grèves, afin d’obtenir l’augmentation des
    salaires et traitements, bloqués par Vichy et les Allemands, et des rations
    alimentaires et attributions de produits de première qualité, réduites par la
    réglementation de Vichy et les réquisitions de l’ennemi, de façon à rendre à la
    population un minimum de vital en matière d’alimentation, de chauffage et
    d’habillement ;



    6)
    Défendre les conditions de vie des anciens combattants, des prisonniers, des
    femmes de prisonniers, en organisant la lutte pour toutes les revendications
    particulières ;



    7)
    Mener la lutte contre les réquisitions de produits agricoles, de matières
    premières et d’installations industrielles pour le compte de l’ennemi ;
    saboter et paralyser la production destinée à l’ennemi et ses transports par
    routes, par fer et par eau ;



    8)
    Défendre à l’intérieur de la corporation agricole les producteurs contre les
    prélèvements excessifs, contre les taxes insuffisantes, et lutter pour le
    remplacement des syndicats à la solde de Vichy et de l’Allemagne par des
    paysans dévoués à la cause de la paysannerie française.



    Tout
    en luttant de cette façon et grâce à l’appui de solidarité et de combativité
    que développe cette lutte, les comités de villes, de villages et d’entreprises
    devront en outre :



    a)
    Renforcer les organisations armées des Forces Françaises de l’Intérieur par
    l’accroissement des groupes de patriotes : groupes francs, francs-tireurs
    et partisans, recrutés en particulier parmi les réfractaires ;



    b) En
    accord avec les états majors nationaux, régionaux et départementaux des F.F.I,
    organiser des milices patriotiques dans les villes, les campagnes et les
    entreprises, dont l’encadrement sera facilité par des ingénieurs, techniciens,
    instituteurs, fonctionnaires et cadres de réserve, et qui sont destinés à
    défendre l’ordre public, la vie et les biens des Français contre la terreur et
    la provocation, assurer et maintenir l’établissement effectif de l’autorité des
    Comités départementaux de la Libération sur tout ce qui aura été ou sera créé
    dans ce domaine pour le strict rattachement aux F.F.I dont l’autorité et la
    discipline doivent être respectées par tous.



    Pour assurer la pleine efficacité des
    mesures énoncées ci-dessus, le C.N.R prescrit de l’état major national des
    Forces Françaises de l’Intérieur, tout en préparant minutieusement la
    coopération avec les Alliés en cas de débarquement, doit :



    1)
    Donner ordre à toutes les formations des F.F.I de combattre dès maintenant
    l’ennemi en harcelant ses troupes, en paralysant ses transports, ses
    communications et ses productions de guerre, en capturant ses dépôts d’armes et
    de munitions afin d’en pourvoir les patriotes encore désarmés ;



    2)
    Faire distribuer les dépôts d’armes encore inutilisés aux formations jugées par
    lui les plus aptes à se battre utilement dès à présent et dans l’avenir
    immédiat ;



    3)
    Organiser de façon rationnelle la lutte suivant un plan établi avec les
    autorités compétentes à l’échelon régional, départemental ou local, pour
    obtenir le maximum d’efficacité ;



    4)
    Coordonner l’action militaire avec l’action de résistance de la masse de la
    nation en proposant pour but aux organisations régionales paramilitaires
    d’appuyer et de protéger les manifestations patriotiques, les mouvements
    revendicatifs des femmes de prisonniers, des paysans et des ouvriers contre la
    police hitlérienne, d’empêcher les réquisitions de vivres et d’installations
    industrielles, les rafles organisées contre les réfractaires et les ouvriers en
    grève et défendre la vie et la liberté de tous les Français contre la barbare
    oppression de l’occupant provisoire.






    Ainsi, par l’application des décisions
    du présent programme d’action commune, se fera, dans l’action, l’union étroite
    de tous les patriotes, sans distinction d’opinions politiques, philosophiques
    ou religieuses. Ainsi se constituera dans la lutte une armée expérimentée, rompue
    au combat, dirigée par des cadres éprouvés devant le danger, une armée capable
    de jouer son rôle lorsque les conditions de l’insurrection nationale seront
    réalisées, armée qui élargira progressivement ses objectifs et son armement.



    Ainsi, par l’effort et les sacrifices
    de tous, sera avancée l’heure de la libération du territoire national ;
    ainsi la vie de milliers de Français pourra être sauvée et d’immenses richesses
    pourront être préservées.



    Ainsi dans le combat se forgera une
    France plus pure et plus forte capable d’entreprendre au lendemain de la
    libération la plus grande œuvre de reconstruction et de rénovation de la
    patrie.






    II - MESURES À APPLIQUER DÈS LA LIBÉRATION DU
    TERRITOIRE








    Unis quant au but à atteindre, unis
    quant aux moyens à mettre en œuvre pour atteindre ce but qui est la libération
    rapide du territoire, les représentants des mouvements, groupements, partis ou
    tendances politiques groupés au sein du C.N.R proclament qu’ils sont décidés à
    rester unis après la libération :



    1)
    Afin d’établir le gouvernement provisoire de la République formé par le Général
    de Gaulle pour défendre l’indépendance politique et économique de la nation,
    rétablir la France dans sa puissance, dans sa grandeur et dans sa mission
    universelle ;



    2)
    Afin de veiller au châtiment des traîtres et à l’éviction dans le domaine de
    l’administration et de la vie professionnelle de tous ceux qui auront pactisé
    avec l’ennemi ou qui se seront associés activement à la politique des
    gouvernements de collaboration ;



    3)
    Afin d’exiger la confiscation des biens des traîtres et des trafiquants de
    marché noir, l’établissement d’un impôt progressif sur les bénéfices de guerre
    et plus généralement sur les gains réalisés au détriment du peuple et de la
    nation pendant la période d’occupation ainsi que la confiscation de tous les
    biens ennemis y compris les participations acquises depuis l’armistice par les
    gouvernements de l’axe et par leurs ressortissants, dans les entreprises
    françaises et coloniales de tout ordre, avec constitution de ces participations
    en patrimoine national inaliénable ;



    4)
    Afin d’assurer :



    -
    l’établissement de la démocratie la plus large en rendant la parole au peuple
    français par le rétablissement du suffrage universel ;



    - la
    pleine liberté de pensée, de conscience et d’expression ;



    - la
    liberté de la presse, son honneur et son indépendance à l’égard de l’Etat, des
    puissances d’argent et des influences étrangères ;



    - la
    liberté d’association, de réunion et de manifestation ;



    -
    l’inviolabilité du domicile et le secret de la correspondance ;



    - le
    respect de la personne humaine ;



    -
    l’égalité absolue de tous les citoyens devant la loi ;



    5)
    Afin de promouvoir les réformes indispensables :



    a) Sur
    le plan économique :



    -
    l’instauration d’une véritable démocratie économique et sociale, impliquant
    l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de
    l’économie ;



    - une
    organisation rationnelle de l’économie assurant la subordination des intérêts
    particuliers à l’intérêt général et affranchie de la dictature professionnelle
    instaurée à l’image des Etats fascistes ;



    -
    l’intensification de la production nationale selon les lignes d’un plan arrêté
    par l’Etat après consultation des représentants de tous les éléments de cette
    production ;



    - le
    retour à la nation des grands moyens de production monopolisée, fruits du
    travail commun, des sources d’énergie, des richesses du sous-sol, des
    compagnies d’assurances et des grandes banques ;



    - le
    développement et le soutien des coopératives de production, d’achats et de
    ventes, agricoles et artisanales ;



    - le
    droit d’accès, dans le cadre de l’entreprise, aux fonctions de direction et
    d’administration, pour les ouvriers possédant les qualifications nécessaires,
    et la participation des travailleurs à la direction de l’économie.



    b) Sur
    le plan social :



    - le
    droit au travail et le droit au repos, notamment par le rétablissement et
    l’amélioration du régime contractuel du travail ;



    - un
    rajustement important des salaires et la garantie d’un niveau de salaire et de
    traitement qui assure à chaque travailleur et à sa famille la sécurité, la
    dignité et la possibilité d’une vie pleinement humaine ;



    - la
    garantie du pouvoir d’achat national pour une politique tendant à une stabilité
    de la monnaie ;



    - la
    reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d’un syndicalisme
    indépendant, doté de larges pouvoirs dans l’organisation de la vie économique
    et sociale ;



    - un
    plan complet de sécurité sociale, visant à assurer à tous les citoyens des
    moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se le procurer
    par le travail, avec gestion appartenant aux représentants des intéressés et de
    l’État ;



    - la
    sécurité de l’emploi, la réglementation des conditions d’embauchage et de
    licenciement, le rétablissement des délégués d’atelier ;



    -
    l’élévation et la sécurité du niveau de vie des travailleurs de la terre par
    une politique de prix agricoles rémunérateurs, améliorant et généralisant
    l’expérience de l’Office du blé, par une législation sociale accordant aux
    salariés agricoles les mêmes droits qu’aux salariés de l’industrie, par un
    système d’assurance conte les calamités agricoles, par l’établissement d’un
    juste statut du fermage et du métayage, par des facilités d’accession à la
    propriété pour les jeunes familles paysannes et par la réalisation d’un plan
    d’équipement rural ;



    - une
    retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs
    jours ;



    - le
    dédommagement des sinistrés et des allocations et pensions pour les victimes de
    la terreur fasciste.



    c) Une
    extension des droits politiques, sociaux et économiques des populations
    indigènes et coloniales.



    d) La
    possibilité effective pour tous les enfants français de bénéficier de
    l’instruction et d’accéder à la culture la plus développée, quelle que soit la
    situation de fortune de leurs parents, afin que les fonctions les plus hautes
    soient réellement accessibles à tous ceux qui auront les capacités requises
    pour les exercer et que soit ainsi promue une élite véritable, non de naissance
    mais de mérite, et constamment renouvelée par les apports populaires.






    Ainsi sera fondée une République
    nouvelle qui balaiera le régime de basse réaction instauré par Vichy et qui
    rendra aux institutions démocratiques et populaires l’efficacité que leur
    avaient fait perdre les entreprises de corruption et de trahison qui ont
    précédé la capitulation.



    Ainsi sera rendue possible une
    démocratie qui unisse au contrôle effectif exercé par les élus du peuple la
    continuité de l’action gouvernementale.



    L’union des représentants de la
    Résistance pour l’action dans le présent et dans l’avenir, dans l’intérêt
    supérieur de la patrie, doit être pour tous les Français un gage de confiance
    et un stimulant. Elle doit les inciter à éliminer tout esprit de
    particularisme, tout ferment de division qui pourrait freiner leur action et ne
    servir que l’ennemi.







    En avant donc, dans l’union de tous les Français rassemblés
    autour du C.F.L.N et de son président le général De Gaulle !



    En avant pour le combat, en avant pour la victoire afin que
    VIVE LA FRANCE !



    LE CONSEIL NATIONAL DE LA RÉSISTANCE

      La date/heure actuelle est Ven 19 Avr - 9:08